L'Algérie compte parmi les pays qui ont pris des décisions pour l'avenir de la Méditerranée et de la mer Noire

12/11/2024 mis à jour: 02:06
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Les pays se mobilisent pour intensifier les efforts en faveur d'une pêche et d'une aquaculture durables en Méditerranée et en mer Noire.

20 pays et l'Union européenne ont fait un grand pas en avant pour améliorer la durabilité des pêches et de l'aquaculture en adoptant 17 décisions cruciales, dont 12 recommandations contraignantes, au cours la quarante-septième session de la Commission générale des pêches pour la Méditerranée (CGPM) de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), qui s'est tenue à Rome (Italie).

La CGPM est l'organisation régionale de gestion des pêches ayant le pouvoir d'émettre des recommandations contraignantes concernant le développement des pêches et de l'aquaculture en Méditerranée et en mer Noire. Lors de sa session annuelle, les membres de la CGPM ont participé à des débats importants afin d'examiner et d'adopter des propositions de recommandations et de résolutions, reposant toutes sur les meilleurs avis scientifiques disponibles.

«Cette session annuelle a été la conclusion d'une année de travail intense et collaboratif et a démontré l'engagement continu des membres de la CGPM à relever les défis de plus en plus nombreux auxquels se heurte le secteur de la pêche et de l'aquaculture dans notre région» a déclaré Miguel Bernal, Secrétaire exécutif de la CGPM.

La santé des mers et la productivité des pêches

 Le pourcentage de stocks faisant l'objet de surpêche en Méditerranée et en mer Noire est descendu à son niveau le plus bas depuis dix ans (moins de 60 pour cent), mais la pression de pêche reste deux fois supérieure au niveau considéré comme durable, comme le souligne la publication phare de la CGPM, La situation des pêches en Méditerranée et en mer Noire 2023 (en anglais). Pour faire face à ce problème, la CGPM agit sur toutes les facettes de la gestion durable des pêches.
Parmi les décisions adoptées cette semaine figure le renforcement des mesures relatives à la gestion de nombreuses espèces prioritaires de la CGPM, notamment l'anguille d'Europe, le corail rouge, la dorade rose, le merlu européen, la langoustine, le sprat, le turbot, le rapana veiné, l'aiguillat commun et l'esturgeon.

Concernant la mer Adriatique, la conclusion d'un processus rigoureux d'évaluation de la stratégie de gestion a étayé une recommandation historique visant à établir des règles de contrôle des captures par espèce et des limites de captures annuelles pour la sardine et l'anchois, une décision qui s'écarte des limites de captures conjointes appliquées jusqu'ici et qui favorise la durabilité écologique et la stabilité économique.

Dans le même temps, en mer Noire, une légère augmentation des limites de capture a été adoptée pour le turbot, une espèce cruciale dont la mortalité par pêche a été divisée par trois et la biomasse a été multipliée par trois, et qui s'approche désormais de la durabilité grâce à la mise en place d'un plan de gestion pluriannuel en 2017. Cette décision a pour but d'encourager les pêcheurs et de dissuader la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (pêche INDNR), tout en améliorant la collecte de données sur l'effort de pêche et sur les rejets et en définissant de nouvelles mesures techniques pour réduire les captures des prises accessoires.

Une nouvelle zone de pêche réglementée en Méditerranée

L'aménagement gestion spatial était également au centre de l'attention, puisque les pays se sont mis d'accord pour créer une zone de pêche réglementée dans le canal d'Otrante, en mer Adriatique. Cette décision met en place une zone principale dans laquelle les opérations de chalutage de fond sont interdites, afin de protéger les écosystèmes marins vulnérables composés de corail bambou et d'accroître la productivité des ressources biologiques marines en protégeant les habitats essentiels aux ressources halieutiques, par exemple ceux de la crevette rouge et du gambon rouge. Elle définit en outre une zone tampon, au sein de laquelle les activités de pêche sont réglementées.

Cette zone de pêche réglementée est la onzième instaurée par la CGPM, et sa superficie sera comparable à celle d'un pays comme le Luxembourg.

L'appui au développement durable de l'aquaculture

L'aquaculture a été une autre question cruciale dans les discussions de cette semaine, et les pays ont salué les progrès accomplis en faveur du développement durable de ce secteur, ainsi que les nombreux programmes d'assistance mis en place dans toute la région au cours de l'année écoulée.

En réponse aux maladies émergentes provoquées par le changement climatique, qui mettent en péril la productivité et la croissance de l'aquaculture, les pays ont décidé de créer un réseau chargé de surveiller les maladies aquatiques et de réduire autant que possible les risques induits par le commerce.

Des principes d'investissement responsable dans l'aquaculture ont également été adoptés, l'objectif étant de rendre ce secteur plus attractif pour les investisseurs et de mettre en évidence son rôle dans la sécurité alimentaire.

Des progrès ont été réalisés sur le plan de la conformité et de l'application des règles pour lutter contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée

La session annuelle a donné la priorité au renforcement de la conformité afin de s'assurer que les pays membres appliquent effectivement les décisions de la CGPM, ce qui étaye leurs engagements en matière de développement et de réglementation des activités de pêche et d'aquaculture.

Des avancées majeures ont été réalisées ces dernières années et la CGPM a joué un rôle déterminant dans les progrès réalisés par de nombreux pays dans la révision de leur législation nationale pour cibler spécifiquement la pêche INDNR, ainsi que dans la mise en œuvre des mesures de la CGPM, telles que le plan d'action régional de lutte contre la pêche INDNR dans la zone de compétence de la CGPM.

Grâce à ces efforts, l'Albanie, l'Algérie, l'Égypte, le Maroc, le Monténégro, la Turquie et l'Union européenne et ses États membres ont reçu le prix de conformité lors de la session annuelle pour avoir intégré les décisions de la CGPM dans leur cadre juridique et communiqué des données rigoureuses.

L'année dernière a marqué le lancement d'une nouvelle phase vers un cadre plus moderne permettant un contrôle plus étroit du respect des décisions de la CGPM par les pays. La session a largement débattu sur la manière de fournir aux pays de la CGPM les moyens nécessaires pour progresser rapidement dans ce domaine. Les pays ont souligné qu'il était essentiel d'améliorer les évaluations de la conformité et la mise en pratique des outils de suivi, de contrôle et de surveillance, tels que les programmes d'inspection et les observations de navires.

Les prochaines étapes

Toutes les décisions qui ont été adoptées à cette session annuelle visent à assurer la durabilité à long terme du secteur de la pêche et de l'aquaculture.

«Pour l'avenir, je suis convaincu que nous pouvons placer la barre plus haut et relever ensemble les défis qui nous attendent. Je voudrais aussi reconnaître et féliciter ceux qui contribuent collectivement à nos efforts, les experts, les administrateurs, les pêcheurs et les aquaculteurs pour leur travail acharné et leur engagement dans notre travail qui ne cesse de croître, en tant que bénéficiaires ultimes de nos décisions», a déclaré Fouad Guenatri, Chargé d'études et de synthèse, Ministère de la Pêche et de la Production Halieutique, Algérie et Vice-président de la CGPM.

À propos de la CGPM

La CGPM est une organisation régionale de gestion des pêches qui relève de la FAO et dont la zone de compétence couvre l'ensemble des eaux de la Méditerranée et de la mer Noire. Sa principale mission est d'assurer la préservation et l'utilisation durable des ressources biologiques marines, ainsi que le développement durable de l'aquaculture.

La CGPM est composée de 23 parties contractantes (Albanie, Algérie, Bulgarie, Chypre, Croatie, Égypte, Espagne, France, Grèce, Israël, Italie, Liban, Libye, Malte, Maroc, Monaco, Monténégro, Roumanie, Slovénie, Syrie, Tunisie, Turquie et Union européenne) et six parties non contractantes coopérantes (Arabie Saoudite, Bosnie-Herzégovine, Géorgie, Jordanie, Moldova, et Ukraine).

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