L’Afrique aux portes du G20

17/05/2023 mis à jour: 15:00
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Elle y est presque. L’Afrique est aux portes du G20. Depuis une année, l’Union africaine (UA) a dévoilé son intention de postuler pour un siège au sein du plus grand forum de coopération économique. 

Il y a huit mois, le président en exercice de l'Union africaine, Macky Sall, avait appelé à une refonte de la gouvernance internationale, demandant une plus grande représentation des Africains dans les organisations internationales, comme le G20 ou le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU). En octobre dernier, il avait déclaré que le multilatéralisme devrait servir les intérêts de tous, sous peine de s'exposer à une perte de légitimité et d'autorité. 

Pour leur part, l’Egypte, le Ghana et le Sénégal, par le biais d’une lettre adressée aux gouverneurs des Banques centrales du G20, avaient pris les devants en plaidant cette cause, qui renforcera l’engagement d’un continent en prise avec les retombées de la crise sanitaire et l’impact économique de la guerre en Ukraine.

Depuis, l’idée a fait son chemin. Mieux, elle a trouvé de l’écho auprès de trois pays, membres de leur état, et pas des moindres : les Etats-Unis, le Japon et récemment l’Allemagne. En début du mois, le chancelier allemand, Olaf Scholz, à partir de la capitale éthiopienne, Addis-Abeba, a estimé légitime et recevable la demande formulée par l’UA. Il a apporté son soutien à cette démarche, en faisant valoir le droit d’un tel continent à avoir son mot à dire concernant les questions engageant son avenir, à l’image de celles relatives aux changements climatiques. Il a argué sa position par le poids de l’Afrique en matière de démographie et perspectives économiques. 

Avant Berlin, Washington et Tokyo se sont positionnés en faveur de la requête de l’Institution africaine. Le président américain, Joe Biden, ainsi que le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, ont donné leur accord à cet effet depuis plusieurs mois. Lors de la séance de clôture du Sommet USA-Afrique, tenu en novembre dernier à Washington, le locataire de la Maison-Blanche a confirmé son soutien à l’adhésion de l’Organisation africaine à ladite institution mondiale. Siéger auprès des pays les plus riches du monde devient, chaque jour, un objectif très proche à atteindre. 

Le Groupe des Vingt réunit les dix-neuf Etats, plus l’UE, aux économies les plus développées. Ses membres représentent environ 80% du PIB mondial, deux tiers de la population de la planète et 75% du commerce à l’échelle internationale. L’Afrique du Sud est le seul membre permanent de cette instance issue du continent. Ce dernier a affiché son intention de mettre en place un cadre conduisant à l’accession de l’UA au club des pays les plus industrialisés, tout en nourrissant l’espoir que cette proposition soit promue et entérinée par les concernés. 

L’Afrique, avec ses 55 pays et ses défis économiques et écologiques, reste sous-représentée dans les diverses instances de gouvernance mondiale. La voix collective de son 1,4 milliard d’habitants sonne tel un impératif à une représentation à cette tribune. L’octroi d’un siège permanent sera examiné lors du prochain Sommet du G20, prévu en septembre 2023 en Inde. Une demande qui a de fortes chances d’aboutir, selon les observateurs. A contrario, rejoindre le Conseil de sécurité de l’ONU semble être une autre paire de manches.

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