La Vidéo assistance referee (var) et son accueil en Algérie (Contribution)

30/05/2023 mis à jour: 09:33
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Photo : D. R.

Au cours de ces derniers jours, la VAR ou l’Assistance vidéo à l’arbitrage, a vu son arrivée sur nos stades, pour la Coupe d’Algérie, et a suscité beaucoup d’opinions. 

Non pas sur son utilité ou pas, ce débat étant clos depuis plusieurs années sans, bien sûr, que nos «débatteurs» aient eu besoin d’y participer, mais elle a suscité surtout des incompréhensions sur sa mise en pratique à l’occasion des demi-finales de la coupe d’Algérie.

Avant sa mise en place au niveau mondial, la VAR a fait l’objet de centaines de débats, d’expériences, d’essais expérimentaux, de réserves sur son efficacité. Les plus grands championnats dans le monde l’ont contestée et ne l’ont rejointe qu’avec des années de retard.

Sa première mise en chantier fut après l’accord expérimental donné par l’Ifab le 6 mars 2016. Et son utilisation, à titre expérimental, le 14 décembre 2016 lors de la Coupe du monde des clubs, avec succès car elle permit de corriger des fautes survenues lors de cette compétition.

Le 3 mars 2018, l’Assemblée générale de l’Ifab autorise l’utilisation de la VAR, en option, pour les compétitions de football, et intègre dans les lois du jeu les modifications nécessaires ainsi que le protocole à suivre pour son application. 

Voici toute la différence entre l’introduction de la VAR dans le football. C’est son intégration dans les lois du jeu et la diffusion du protocole qui sont à suivre. La VAR, étant une option et non une obligation, aurait dû être intégrée dans les lois du jeu et permettre sa mise en application aux dates qui conviennent à la fédération, après que le protocole de mise en place est totalement approuvé.

On peut rappeler que si quelques Ligues européennes, très peu, sur les 54 Associations de l’UEFA, ont décidé de la mise en place de la VAR dès 2017/2018, d’autres l’ont fait plus tard et particulièrement la Premier league anglaise qui avait refusé la VAR, et qui n’a rejoint le groupe qu’en 2019/2020.

A ce jour, moins de 30 associations pratiquent la VAR en Europe.

A L’international, l’UEFA a commencé à utiliser la VAR en 2019 pour tous les matchs de la Coupe d’Europe, l’Europa Ligue et la Supercoupe de l’UEFA.

La VAR intervient dans quatre situations seulement, avec comme objectif de minimiser les interventions pour une développement normal d’une rencontre.

Ces  4 situations sont : 
• Un but (validé ou non)  
• Un penalty (sifflé ou non) ;
• Un carton rouge direct (infligé ou non) ;
• Pour vérifier l’identité d’un joueur sanctionné
• Pour valider un but.

Le visionnage des séquences vidéo peut être sollicité par l’arbitre ou effectué à l’initiative des arbitres assistants vidéo.

Après analyse de la situation, ceux-ci en informent l’arbitre par oreillette, qui prend la décision appropriée, le cas échéant après être allé consulter la vidéo lui-même sur le bord du terrain.

Le trio arbitral est assisté par un arbitre assistant vidéo et trois adjoints, tous arbitres FIFA, et de techniciens vidéo. 
A noter que s’il y a bien un chef en régie, il a lui-même au moins un adjoint et un technicien vidéo. C’est ce que dit le protocole officiel, qui ne fixe pas de limite à leur nombre (ce qui laisse imaginer la possibilité d’un jury étendu qui voterait les décisions à la majorité).

Cette équipe est basée dans une salle de régie vidéo située dans le stade où se déroule la rencontre, mais peut également, comme ce fut le cas lors de la Coupe du monde en Russie et  au Qatar,  être basée dans un centre de régie situé dans la capitale et qui dispose de l’accès aux images de toutes les caméras des diffuseurs placées dans les stades, plus deux caméras consacrées spécifiquement aux hors-jeu, transmises par un réseau en fibre optique. L’équipe est composée d’un arbitre en chef, assisté de 3 adjoints et de 4 techniciens vidéo. Elle comprend, en outre, un représentant de la Fifa chargé d’informer les diffuseurs et commentateurs de la raison du recours à la vidéo et de son résultat.

Il faut rappeler qu’avant l’introduction de la VAR, en 2012, l’application de la Goal-Line Technology reste utilisée pour déterminer si un ballon a franchi entièrement la ligne de but ou non, et l’arbitre directeur peut y faire appel.
La VAR  est utilisée pour la première fois en Afrique le 24 février 2018 pour la Supercoupe de la CAF et le 31 mai 2019 pour la finale de la Ligue des champions de la CAF.

A ce jour, en Afrique, seules 4 associations ont intégré la VAR dans leur championnat professionnel. Ce sont le Maroc, l’Afrique du Sud, l’Egypte et le Ghana.

Il appartient à La Fifa d’autoriser ou pas le système VAR retenu par une association. En fait, elle a agréé une centaine d’installeurs, disposant des technologies les plus développées à travers le monde, ce qui laisse quand même penser que ces installeurs ont été soumis à un cahier des charges de la Fifa. 

Il appartenait donc à la fédération, après avoir reçu l’accord de la Fifa pour l’utilisation de la VAR, de valider cette décision dès sa réception par le bureau fédéral et d’ordonner la modification des lois du jeu comme exigé par l’Ifab dans les plus brefs délais lorsque la décision d’utiliser la VAR, conformément à l’autorisation de la fifa a été prise pour les 1/2 finales de la coupe d’Algérie, la FAF aurait dû procéder à la modification des règlements de la coupe d’Algérie et rendre publiques les modifications des règlements de la C.A. les 4 qualifiés aux  1/2 finales ne disposant pas de terrains où le CHAN s’est déroulé, les en informer avant le tirage au sort aurait été la moindre des décisions à prendre. Par informer, j’entends la modification du règlement de la coupe d’Algérie dès réception de l’accord provisoire de la FIFA  et la décision d’en faire usage lors des 1/2 finales de la C.A. 

 Cela n’a pas été fait, et constitue un déni de justice, et aurait évité les productions télévisuelles sur les réseaux sociaux et sur les chaînes de TV qui n’ont pas fait de bien à la réputation du football national. En résumé, il faut rappeler que la VAR n’est qu’une application moderne destinée surtout à rendre le football plus juste dans ses résultats. Mais encore faut-il en faire bon usage.

Par Mohamed Mecherara
Ancien président de la Ligue nationale de football 

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