La thématique abordée hier dans une conférence à l’Usthb : Vers l’extinction de la Covid-19

26/04/2022 mis à jour: 00:51
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Sommes-nous au bout de la pandémie liée à la Covid-19 ? Peut-on désormais se permettre de retirer les masques ? Que nous réserve l’avenir ? 

Ce sont quelques questions abordées hier dans une conférence tenue par Mehdi Bourouba, professeur au département de biologie à l’Université des sciences et de la technologie Houari Boumediene (Usthb), à l’occasion du 48e anniversaire de ce prestigieux établissement. 

Le professeur en biologie a ainsi fait remarquer que le comportement du virus ayant fait trembler la planète depuis plus de deux ans a changé. «Les populations sont moins susceptibles de faire des formes graves de la maladie, même si le virus préserve ses capacités de transmission. Les experts espèrent que le virus est arrivé au terme de ses capacités de multiplication.

 Les variants à venir de la Covid auront leurs propres caractéristiques épidémiologiques et il faudra développer de nouveaux vaccins pour se prémunir de ces variations», analyse Mehdi Bourouba, soulignant que «d’autres virus pourraient néanmoins apparaitre dans les décennies à venir». 
 

Le fait est, a-t-il expliqué, que les quatre vagues de contaminations, que nous avons connues, étaient associées à des mortalités variables. «Les tendances épidémiologiques et les susceptibilités de populations de développer des pathologies ont démontré qu’il y a des groupes qui subissaient la maladie de manière différente», a-t-il observé, ajoutant : «La population la plus touchée par ce virus avait des profils différents, il est des personnes qui étaient beaucoup plus susceptibles de développer des formes graves. 

Les hommes sont plus touchés que les femmes, l’indice de masse corporel, le background génétique et notamment les personnes de descendance européenne sont particulièrement touchées…» A ce jour, comptabilise le professeur en biologie, six coronavirus ont été détectés et le Sars-CoV-2 est le septième. «Les différentes vagues de contaminations ont été marquées par des rebondissements associés à une augmentation de l’agressivité du virus.

 Paradoxalement, nous avons observé récemment une augmentation des cas mais, à contrario, ces personnes avaient moins de risques de mortalité», fait remarquer le professeur. Il analyse l’évolution de la pandémie en ces termes : «Il y a eu un changement de comportement du virus, il a perdu sa capacité à induire en mortalité. 

Cela est lié aux modifications génétiques du virus, qui a connu des signatures génétiques ou ce qu’on appelle communément des variants différents. Le fait est que chaque personne qui contracte le virus induit une multiplication de celui-ci, impliquant ainsi des erreurs dans le code génétique, ce qui introduit des mutations. Tous ces virus vont entrer en compétition pour dominer la pandémie et imposer leur caractère de pathologie.» 

Dressant un comparatif des évolutions des quatre variants dominants du Sars-CoV-2, Mehdi Bourouba fait remarquer qu’ils ont tous successivement fini par s’épuiser et disparaître. Il en est ainsi pour les variants Alpha, Beta et plus récemment le Delta qui s’est éteint à son tour. Ces virus successifs ont induit une immunité de la population, qui en plus des campagnes de vaccination ont permis de freiner la propagation du coronavirus. Si les vaccins ont été assez efficaces contre les premiers variants, ils l’étaient beaucoup moins contre l’Omicron. 

«Les producteurs de vaccins ont dû mettre à jour leur formule moléculaire afin de rétablir la capacité de lutte contre le virus», précise-t-il estimant ainsi que les vaccins ne sont efficaces que s’ils prennent en compte l’évolution du virus et ses mutations génétiques. 

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