La SG du PT appelle à des mesures d'apaisement : Les inquiétudes de Louisa Hanoune

31/03/2022 mis à jour: 01:37
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Louisa Hanoune a dressé un tableau alarmant de la situation dans le pays / Photo : H. Lyès

Lors d’une conférence de presse animée hier au siège de son parti, Mme Hanoune est revenue sur le 8e congrès national ordinaire du PT organisé le week-end passé et durant lequel les congressistes lui ont renouvelé leur confiance en la plébiscitant pour un autre mandat de trois ans.

Que les ministres descendent dans la rue pour constater de visu la dégradation épouvantable des conditions de vie des Algériens sur tous les plans, notamment social. Il y a péril en la demeure et l’immunité du pays est en train de partir en lambeaux». Ce constat alarmant est de Louisa Hanoune, secrétaire général du Parti des travailleurs (PT).

Lors d’une conférence de presse animée hier au siège de son parti, Mme Hanoune est revenue sur le 8e congrès national ordinaire du PT organisé le week-end passé et durant lequel les congressistes lui ont renouvelé leur confiance en la plébiscitant pour un autre mandat de trois ans. Mme Hanoune s’est attardée sur la situation politique, économique et sociale qui prévaut dans le pays.

Elle parle ainsi d’un «climat de terreur» instauré par les pouvoirs publics : elle évoque dans ce sens la multiplication des arrestations tous azimuts et exige à cet effet l’arrêt de la répression et la libération de tous les détenus politiques et d’opinion, et ce, pour sortir le pays de l’impasse.

La satisfaction de cette exigence démocratique constituerait, pour elle, un pas décisif dans la voie de l’apaisement. Pour la SG du PT, la situation politique «insoutenable» que connaît le pays qui risque d’«engendrer une explosion sociale et une vague révolutionnaire (hirak) imminente».

De son avis, et en se référant à l’histoire de l’humanité, une révolution est déclenchée lorsque la majorité ne supporte plus les conditions qui lui sont imposés et que la minorité qui gouverne n’arrive plus à répondre aux aspirations profondes des citoyens et c’est là le point de rupture. «Nous sommes dans ce cas de figure», note-t-elle.

Mme Hanoune estime qu’une révolution n’est pas un programme, mais s’inscrit plutôt dans un processus et le déclic peut intervenir à n’importe quel moment. «Les militants, les travailleurs, les petits commerçants… affiliés au PT sont en contact permanent avec la société et je peux vous assurer que la situation est grave et que les pères de famille qui sont pourtant pacifiques n’en peuvent plus en raison de la cherté de la vie et ils risquent de devenir agressifs», avertit-elle.

La SG du PT reste catégorique : le pays est en pleine récession. «Les commerçants sont étranglés, les enseignants sont harcelés, la couche moyenne n’existe plus, la mendicité a explosé et des centaines de travailleurs ont perdu leur emploi en raison de la fermeture des entreprises à cause de la pandémie de la Covid-19. Nous sommes pris dans une spirale infernale», s’inquiète-t-elle.

Comité de contrôle

Mme Hanoune craint pour l’avenir du pluralisme politique. «Peut-on parler de démocratie lorsque le pluralisme politique et la liberté d’organisation sont attaqués, que l’administration ne cache pas sa volonté de caporaliser la vie politique, associative et syndicale à travers l’élaboration de deux textes de loi portant sur les partis politiques et la loi cadre relatif a l’organisation syndicale ?» s’interroge-t-elle.

La première responsable du PT a également critiqué l’instauration d’une allocation chômage qui, pour elle, est loin de régler ce phénomène qui a pris des proportions alarmante ces dernières années. «Nos délégués issus des zones éloignées ont établi des constats inimaginables du vécu des Algériens, notamment des jeunes qui opte pour la harga», souligne Hanoune.

Concernant le déroulement du 8e congrès, Mme Hanoune a affiché son satisfecit : «Le congrès a été une réussite totale, il n’y avait aucune faille et les délégués avaient une très grande soif d’une discussion politique. Ce n’était pas un congrès de dénonciation, mais plutôt d’identification des problèmes afin de trouver les instruments pour changer le déroulement des événements. Il y avait une très grande cohésion politique», se réjouit la SG du PT qui estime que la tenue du congrès dans le contexte actuel est la meilleure réponse aux comploteurs qui ont prédit la disparation du parti.

D’ailleurs, pour se prémunir contre toute tentative de «déstabilisation», le PT a cru bon de se doter d’une nouvelle instance appelée «le comité de contrôle». Composée de sept membres élus par le comité central, cette nouvelle instance, précise Louisa Hanoune, aura pour mission de veiller à «protéger le parti contre des nouvelles manœuvres déstabilisatrices»

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