La pluie se fait rare depuis au moins trois ans. C’est plus que suffisant pour que la plupart des barrages à travers le territoire national se retrouvent presque à sec. Quelque 22 wilayas sont d’ores et déjà déclarées en état de sécheresse. Dans le pourtour d’Alger, le taux de remplissage de ces ouvrages hydrauliques ne dépasse guère les 15%. Le changement climatique qui perturbe grandement le cycle naturel des précipitations à réduit, selon des études spécialisées de 35 à 40% l’apport pluvial durant la période en question. C’est la partie nord du pays qui ressent les conséquences directes de ce manque en eau eu égard à la forte concentration de la population qui dépasse les 35 millions d’habitants. Le rationnement en eau potable n’est plus une fiction mais une réalité tangible. Pour parer à l’urgence le président de la République à décidé dès juillet 2021 le lancement de 5 stations de dessalement avec une capacité de production 615 millions de mètres cubes par an qui vont s’ajouter aux 770 millions déjà existants. C’est dire que les quantités de l’eau de mer traitée couvriront quelque 42% des besoins de la population de la bande Nord du pays. Beaucoup d’efforts sont à consentir dans le domaine de l’hydraulique, tant les besoins sont énormes dans les secteurs de l’agriculture et de l’industrie en général. Les appel à la prudence n’ont pas manqué dans le sens à mieux gérer un stress hydrique en constante évolution dans la région méditerranéenne. Le spectre de la sécheresse se prolonge pour englober la majeure partie des pays arabes. La croissance démographique au niveau mondial, loin d’arranger la situation, accroît davantage la demande en eau et fait évoluer la tendance haussière d’au moins 1% annuellement. Il va sans dire que les besoins de la population ne se limitent pas à l’eau potable des ménages, mais aussi à celle de l’irrigation des cultures agricoles en ordre de priorité. Le Sud du pays, qui tend à devenir le véritable grenier de tout le territoire national, suscite déjà des interrogations entre spécialistes sur l’utilisation, à grande échelle, des eaux souterraines. Les fertilisants chimiques absorbés par le sol complique davantage l’équation perte et profit de l’apport de l’agriculture saharienne. Conscient des enjeux futurs, le président de la République exclut toute exploitation des nappes phréatiques du Sahara qu’il réserve aux générations d’après. Il est plutôt question de soutenir des efforts pour la déminéralisation des eaux de cette région. L’opération sera plus avantageuse et même moins coûteuse que le dessalement de l’eau de mer dans les régions côtières. Sur un autre registre qui se veut, toutefois, complémentaire dans la riposte à la menace de la sécheresse et de son corollaire la dépendance alimentaire, l’occasion de dévasement des barrages asséchés est toute indiquée pour entreprendre les travaux. Cette opération permettra d’augmenter leur capacité de contenance dans les années à venir à la faveur d’une amélioration de la pluviométrie.