La révision du point indiciaire débouche sur une faible augmentation des salaires : La grande déception des fonctionnaires

10/04/2022 mis à jour: 01:08
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Les fonctionnaires du secteur de l’éducation sont particulièrement lésés sur le plan salaria

La mesure de l’augmentation du point indiciaire dont les détails ont été donnés récemment dans le Journal officiel est considérée par les fonctionnaire publics au mieux comme «une hausse dérisoire», au pire comme une «insulte». 

Dans un climat social tendu, marqué par une détérioration fulgurante du pouvoir d’achat, la mesure annoncée par le gouvernement censée soulager un tant soit peu les petites et moyennes bourses n’aura fait qu’attiser la colère des travailleurs. 
 

Le Conseil des enseignants des lycées d’Algérie (Cela) a fait part dans un communiqué de sa «stupéfaction» suite à la publication du décret portant augmentation du point indiciaire tant elles sont, selon leur mots, «décevantes» et «ne répondant pas aux attentes des fonctionnaires publics» qui espéraient des mesures plus «dignes». «La politique de la fuite en avant entamée par les pouvoirs publics n’est qu’une mesure dilatoire car malgré ce qui est déclaré au sujet du rythme de la croissance économique, la situation sociale du fonctionnaire algérien est en constante régression. 

Ceci est une preuve flagrante de l’incapacité du gouvernement à gérer les défis actuels», peut-on lire dans le communiqué du Cela. Le syndicat des enseignants n’écarte pas la possibilité de revenir sur le front social afin d’arracher ses droits. «Le Cela annonce son profond désarroi face à des augmentations qui ne préservent pas la dignité des fonctionnaires (…) Notre syndicat est convaincu que seule l’union syndicale peut arracher les acquis des travailleurs et améliorer leurs conditions de vie», ajoute-t-on. Aussi le syndicat appelle-t-il les travailleurs à ne pas porter d’espoir dans pareilles promesses car, dit-il, «les revendications s’obtiennent grâce à la lutte syndicale». 
 

Le Syndicat national autonome des auxiliaires médicaux en anesthésie et en réanimation de santé publique 
(Snaamarsp) a également exprimé sa colère face aux augmentations annoncées. «Dans un climat tendu marqué par une dégradation du pouvoir d’achat et une hausse injustifiée des prix des produits essentiels, nous nous attendions à des mesures en vue de l’amélioration des conditions de vie. 

Or, il y a eu une légère hausse du point indiciaire, soit environ 50 points équivalent à une augmentation de l’ordre de 2200 DA dans le salaire mensuel, soit une hausse des plus dérisoires.» Le Snaamarsp considère cette augmentation comme une «insulte» à l’égard des travailleurs, appelant les pouvoirs publics à reconsidérer cette décision et revaloriser l’augmentation en fonction de la réalité du terrain et d’une politique salariale plus juste. 
 

Le Confédération des syndicats algériens (CSA) devrait se réunir lundi afin d’étudier cette question. Son président, Boualem Amoura, s’est exprimé, notamment dans nos colonnes, au sujet de ce qu’il considère comme «des augmentations insignifiantes» dont les conséquences seront «lourdes». 

Le fait est que cette décision, sur instruction du président de la République, avait été annoncée en janvier en vue, selon les termes employés par Aïmene Benabderrahmane, Premier ministre, de «soutenir toutes les catégories sociales et augmenter les salaires». 

Dans les faits cependant, il apparaît dans le décret portant le nouveau point indiciaire des traitements et le régime de rémunération des fonctionnaires, publié au dernier Journal officiel (n°23) que la valeur réelle du point indiciaire n’a pas été touchée (seulement le nombre de points l’a été), et qu’elle reste maintenue à 45 DA. L’augmentation se situera entre 2000 et 6000 DA mais sera soumise à toutes les retenues (taxes, IRG…).

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