D’un côté, les libertés, des élections plus ou moins honnêtes, une justice plus ou moins indépendante et des indignations très sélectives. De l’autre, l’autocratie mais avec une justice sociale et une vision de l’humanité plus généreuse, modèle liberticide mais non agressif sur l’extérieur, sauf dans les cas particuliers.
D’un côté l’économie ouverte, la finance débridée, l’entrepreneuriat protégé, les lobbies de l’armement et les faiseurs de guerre, de l’autre, le centralisme bureaucratique, l’économie dirigiste et dirigée, la censure névrotique mais la protection des travailleurs ainsi que la santé et l’éducation gratuites.
Entre les deux axes, temporairement symbolisés par l’Ukraine de l’ex-comique de télévision, Zelensky, qui se promenait avant son élection nu sur les plateaux en jouant au piano l’hymne national de son pays avec son sexe, et la Russie de Poutine se filmant torse nu chassant le tigre de la Taïga, que choisir ?
Le cœur balance, ce qui peut conduire à une crise cardiaque ou internationale, mais en oubliant que Kiev bombarde les régions du Dombass à l’est depuis des années, aidé par les néonazis du régime Azov, ce qui a déjà fait 14 000 morts, l’empathie pour l’un ou l’autre se fait sur le modèle proposé. Abane Ramdane l’avait compris en expliquant que «nous ne sommes pas des Occidentaux pour suivre le mode de vie occidental, mais nous ne sommes pas des Orientaux non plus».
Que sommes-nous ? De maigres survivants d’une Histoire violente, dotés d’un pétrole à 150 dollars et d’une pomme de terre à 130 DA, qui savons que le monde est divisé en deux sans milieu sinon une marge étroite, dans une guerre entre Européens convaincus que la Terre est plate et leur continent son centre, qui nous ont appris comment écraser le faible et négocier avec le fort.
Peut-être que finalement Flying Hawk, l’Aigle volant des Sioux du clan des Oglalas, fauché en plein vol, avait raison, «l’homme blanc n’obéit pas au Grand Esprit, c’est pourquoi nous ne pouvons être d’accord avec lui».