La peste au Moyen-Orient

25/02/2024 mis à jour: 19:17
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Dans son célèbre roman La Peste, publié en 1947, Albert Camus, prix Nobel de littérature en 1957, avait écrit : «Quand une guerre éclate, les gens disent : ''Ça ne durera pas, c'est trop bête.''Et sans doute une guerre est certainement trop bête, mais cela ne l’empêche pas de durer.

 La bêtise insiste toujours, on s’en apercevrait si l’on ne pensait pas toujours à soi.» Une simple analyse de l’histoire amène à tirer des similitudes frappantes entre «La Peste» dans le roman de Camus, et celle qui sévit depuis 1948 (soit un an après la publication de l’œuvre) sur la terre de la Palestine, avec tous les drames qu’elle ne cesse de générer à ce jour. 
 

Dans le cas de la guerre menée contre les civils à Ghaza,  il a été bien confirmé depuis plus de 140 jours, qu’il n’était plus question de pression pour la libération d’otages, ni d’une opération pour éradiquer le Hamas, mais bien d’un Etat criminel qui agit comme «une peste» depuis 70 ans, avec un entêtement à vouloir exterminer un peuple quitte à le poursuivre jusqu’au désert. 
 

Il y a quelques jours, un membre du cabinet de guerre israélien s’est permis l’audace d’avertir que son pays «élargira son opération dans le sud de la Bande de Ghaza et poussera jusqu’à la ville de Rafah à la frontière égyptienne, si les otages israéliens détenus par le Hamas ne sont pas libérés avant le Ramadhan, soit le 10 mars prochain». 

Une menace que Netanyahu, refusant toujours les accusations de génocide portées à l’encontre d’Israël par la Cour internationale de justice (CIJ), a affiché sa détermination à la mettre à exécution, annonçant même sa volonté de l’étendre au Liban voisin. 

A environ trois semaines du mois de Ramadhan, la situation dans la Bande de Ghaza a dépassé le seuil de la catastrophe humanitaire. 

Dans un rapport alarmant, l’Unrwa a exprimé ses inquiétudes quant au sort d’un million de Palestiniens menacés de famine après la rupture des denrées alimentaires. Les Ghazaouis se sont même nourris d’aliment pour bétail, devenu lui aussi indisponible. 

En plus des difficultés rencontrées pour le passage des caravanes d’aide humanitaire suite aux fermetures répétées de la frontière avec l’Egypte, des camions acheminant la nourriture et des médicaments sont souvent les cibles de bombardements. L’OMS et l’Unicef alertent contre les décès en hausse parmi les enfants à cause de la déshydratation et de la malnutrition. 

Alors que les premières auditions publiques viennent d’être ouvertes à la CIJ sur les pratiques coloniales d’Israël, la résolution présentée par l’Algérie et soutenue par de nombreux pays, pour pousser le Conseil de sécurité à imposer un cessez-le-feu, a été bloquée par le veto américain. 

Le Ramadhan s’annonce très dur pour les Palestiniens à Ghaza, forts du soutien d’une communauté internationale qui peine à sortir de son silence, et n’ayant  pour armes que leur foi en la justesse de leur cause et leur résistance, dont ils ont toujours fait preuve durant plus de 75 ans face à cette «peste du siècle» qui sévit au Moyen-Orient. 

Mais pour ceux qui savent lire l’histoire, les exemples ne manquent pas sur ces «pestes des temps modernes» qui ont fini par être éradiquées. Cela surtout que le (néo)colonialisme connaît de nouveaux échecs un peu partout dans le monde.

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