La pêche et l’aquaculture, deux actions majeures du programme du gouvernement : Un secteur prisé par les jeunes en évolution rapide

27/12/2022 mis à jour: 08:17
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Le prix du poisson ne cesse d’augmenter et se met en retrait du pouvoir d’achat des citoyens. Statistiquement, selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), l’Algérien est celui qui consomme le moins de poisson par habitant de tous les voisins du bassin méditerranéen. C’est la conséquence d’une hausse significative de la demande par rapport à une stagnation, voire un retrait limité de l’offre en produits halieutiques. Les moyens matériels de pêche sont réduits, même si notre flottille nationale est moyennement pourvue mais sans atteindre le tonnage de pêche susceptible d’offrir la quantité et la diversité productives à l’arrivée dans les ports de pêche nationaux. C’est la preuve que le potentiel en unités de pêches maritimes ne peut   satisfaire à lui seul de couvrir la forte demande nationale. La ressource marine étant menacée de surpêche donc en réduction, la satisfaction de la demande nationale ne pourra intervenir qu’à la faveur d’un engagement actif à l’investissement dans l’aquaculture et la pisciculture sur les plans d’eau intérieurs. 

Au cours du dernier Conseil des ministres, le président de la République s’est félicité «des efforts consentis par les jeunes» dans le domaine de la promotion et de l’investissement dans l’aquaculture et des produits halieutiques «en dépit des capacités moyennes». Ce dernier est conscient du fait que les Algériens trouvent le prix du poisson exagéré par rapport au pouvoir d’achat des citoyens. C’est pour booster la production des produits de la mer et agir sur les prix que le gouvernement table sur le développement de l’aquaculture pour permettre des prix à la vente attractifs et à portée du plus grand nombre. Les orientations données en ce sens par le président de la République visent précisément à intéresser les jeunes à ce type d’investissement. Depuis ces dernières années, le secteur de la pêche est en développement visible. L’aquaculture aussi amorce un développement ambitieux dans ses différentes déclinaisons en bassins (marine, côtière ou terrestre) grâce à diverses facilitations matérielles et fiscales consenties par l’Etat. Ces perspectives sont bonnes, d’autant que les coûts de production demeurent faibles comparé à d’autres pays de la Méditerranée. Il y a donc des possibilités d’exportations de la production piscicole en surplus, quand le marché intérieur sera plus ou moins saturé. Avec une production halieutique de mer de 120 000 tonnes/an, les pouvoirs publics espèrent atteindre le même niveau de production aquacole à l’horizon 2025, ce qui fournira au marché intérieur un fort potentiel productif. L’intérêt est de savoir que le secteur aquacole en Algérie va faire sa mue. Antérieurement à l’état artisanal et sans grands moyens, la politique du gouvernement et les moyens que celui-ci injecte l’orientent vers une phase d’industrialisation après les levées des contraintes bureaucratiques et les mesures d’encouragement et de facilitation promises à ce secteur (exonération d’impôts, mise à disposition de matériels et multiplication des concessions). Ces dernières années plus de 300 investisseurs avaient déposés des dossiers d’agrément et 105 projets ont été admis et se sont vu remettre des décisions de concessions en mars dernier par le ministère de la Pêche. En plus des avantages fiscaux, un accompagnement leur sera dédié en vue de l’obtention d’une assiette foncière et des financements bancaires à faible taux d’intérêt. Avec une production de 100 000 tonnes de poissons et autres ces dernières années, l’objectif arrêté par le ministère de la Pêche est de  166 000 tonnes/an à l’horizon 2024 et 200 000 tonnes/an de produits halieutiques toutes espèces confondues en 2025. 

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