Le wali de Mascara a résilié le contrat de l’entreprise Sarl MGR de Sidi Ben Abbès, en charge des travaux de la mosquée-pôle et ce après une visite sur le chantier qui a révélé des retards. Il a également ordonné au directeur des équipements publics (DEP) d’accélérer les démarches de résiliation et de lancer sans délai les procédures pour l’installation d’autres entreprises pour achever le projet.
Le wali de Mascara, Farid Mohammedi, a pris finalement, ce dimanche 6 octobre, une décision pour mettre fin à la paralysie du projet de la mosquée-pôle. Il a résilié le contrat de l’entreprise Sarl MGR de Sidi Ben Abbès, en charge des travaux, après une visite sur le chantier qui a révélé des retards jugés inacceptables. Le wali a également ordonné au directeur des équipements publics (DEP) d’accélérer les démarches de résiliation et de lancer sans délai les procédures pour l’installation d’autres entreprises pour achever le projet.
En réponse à ces retards incessants, le wali a également insisté sur le fait que le chantier serait divisé en quatre lots distincts. Cette décision a pour objectif d’accélérer le rythme des travaux afin de respecter la nouvelle échéance fixée au 5 juillet 2025, une date coïncidant avec les festivités de la fête de l’indépendance.
En effet, les retards sur cet important projet ne datent pas d’hier. Le 30 septembre dernier, une seconde mise en demeure avait été envoyé à l’entreprise Sarl MGR après un constat technique alarmant : le taux d’avancement des travaux n’a pas dépassé les 9 % alors que 80 % du délai contractuel était déjà écoulé. Cette situation critique avait déjà conduit la direction des équipements publics à émettre une première mise en demeure en décembre 2023, signalant un retard dans l’avancement des travaux et des manquements en termes de moyens humains et matériels.
Pour comprendre l’ampleur des déboires de ce projet, il faut revenir en 2013, lorsque la première pierre de la mosquée fut posée par Bouabdallah Ghlamallah, alors ministre des Affaires religieuses et des Wakfs.
La mosquée-pôle, avec sa capacité prévue d’accueillir 10 000 fidèles sur une superficie de 2,7 hectares, devait non seulement devenir un symbole architectural et religieux pour la région comme l’avait espéré l’ex-wali Ouled Salah Zitouni, mais aussi un centre culturel grâce à une salle de conférence de 450 places, un centre d’enseignement du Coran et un minaret moderne équipé d’ascenseurs.
Le projet initial avait été confié à l’entreprise privée de Mascara, Polytrav, avec un délai de 19 mois. Toutefois, des problèmes financiers sont rapidement venus freiner l’avancement des travaux, laissant le site dans un état inachevé et soulevant de nombreuses interrogations chez les habitants de Mascara qui attendaient de voir leur ville se doter d’un lieu de rayonnement spirituel et éducatif.
Ce n’est qu’en février 2023, près de dix ans après le lancement du projet, qu’un nouvel ordre de service fut émis à l’entreprise Sarl MGR pour relancer les travaux. Malgré une révision budgétaire importante, passant de 100 à 114 milliards de centimes pour couvrir les surcoûts liés aux retards, l’avancement des travaux n’a jamais réellement atteint les objectifs escomptés.
Aujourd’hui, la résiliation du contrat avec Sarl MGR et la nouvelle stratégie de découpage du projet en quatre lots pourraient enfin redonner espoir aux habitants de Mascara. Le défi reste cependant important : réussir à livrer la mosquée pôle pour une inauguration le 5 juillet 2025, date qui marquera, si tout va bien, la fin d’un long feuilleton de retards.