La ministre de l’environnement aux industriels : «Mettez la main à la poche !»

13/04/2022 mis à jour: 01:09
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La ministre de l’Environnement, Samia Moualfi

Lors de sa récente visite dans la wilaya de Blida, la ministre de l’Environnement, Samia Moualfi, n’y est pas allée avec le dos de la cuillère pour appeler les opérateurs économiques à ne plus compter sur l’État concernant certaines commodités.

Et elle l’a dit clairement et explicitement lors d’une halte à l’usine appartenant à un privé, située à Boufarik, afin de visiter une nouvelle station de traitement des eaux usées. Mais là elle a su que la zone d’activités où est implantée la société en question n’est pas raccordée au réseau d’assainissement. Une doléance de la part du premier responsable de la société quant à la prise en charge de ce problème, mais qui sera vite suivie par une «directive» de la part de la ministre.

«Prenez des initiatives vous même... Réunissez-vous et mettez tous la main à la poche pour réaliser un réseau d’assainissement à travers une cotisation. L’État a l’habitude de vous aider, vous avez eu les terrains, plusieurs facilités ... Et là c’est votre tour de l’aider», a-t-elle répliqué avec insistance.

La ministre a utilisé le même discours pour ce qui est de l’acquisition de stations de traitement des eaux industrielles.

«Je sais que ça coûte cher, mais c’est absolument rien par rapport à ce que vous gagnez ! Faites le geste, cotisez entre vous et défendons notre environnement qui est notre principale cause à nous tous», a-t-elle lancé publiquement.

Dans la foulée, elle cite l’exemple de Oued El Harrach. «Ça ne sert absolument à rien de consacrer beaucoup de moyens pour le nettoyage de Oued El Harrach si on continue de le polluer en amont à partir des oueds qui y déversent et provenant de Blida ou de Médéa, d’où il y a urgence de traiter les eaux industrielles.»

Le recyclage comme priorité

La ministre a, par ailleurs, insisté sur la nécessité d’avoir recours au tri sélectif et au recyclage afin de préserver l’environnement et créer la richesse. Au niveau de l’établissement public de la wilaya de Blida dédié à la gestion des centres d’enfouissement technique, la ministre a cité cet établissement comme étant un exemple à suivre dans la mesure où il crée sa propre richesse grâce au recyclage.

«Voilà un bon exemple ; on y fait le tri, le recyclage et la valorisation des déchets. Et on gagne beaucoup d’argent ! 

Ses responsables n’attendent surtout pas les subventions de l’État pour le faire tourner. Il s’auto-finance pratiquement tout seul grâce aux déchets !» 

Même constat au niveau d’une unité industrielle privée spécialisée notamment dans l’exportation des déchets de poulet après leur broyage en farine utilisée comme engrais. «Des initiatives pareilles créent non seulement de la richesse et de l’emploi, mais elles contribuent surtout à minimiser les énormes quantités de déchets car par manque de foncier, nous n’avons plus d’espace pour leur enfouissement.» 

Elle a, enfin, mis en valeur le travail de l’Agence nationale des déchets (AND), en félicitant «le travail professionnel effectué par son directeur général» et en appelant à solliciter cette agence pour ses services au profit de la cause environnementale.  

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