La journée mondiale de lutte contre la désertification : Les efforts à fournir pour «vaincre» la sécheresse

16/06/2022 mis à jour: 04:51
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Photo : D. R.

La Journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse qui se tient aujourd’hui est l’occasion pour débattre de la thématique et de tenter d’avoir des solutions mais surtout de sensibliser les acteurs appelés plus que jamais à redoubler d’efforts.

Tous ensemble pour vaincre la sécheresse », le slogan de cette année pour célébrer la journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse est plutôt un appel de sensibilisation et de vulgarisation. Un appel important au vu de la situation actuelle dans le monde et en Algérie.

Entre 1900 et 2019, les sécheresses ont touché 2,7 milliards de personnes dans le monde et causé la mort de plus de 11,7 millions de personnes. Actuellement, les prévisions estiment que, d’ici 2050, les sécheresses pourraient affecter plus des trois quarts de la population mondiale. La désertification et la sécheresse sont des problèmes mondiaux, qui provoquent divers symptômes et effets secondaires : pauvreté, famine, inégalités, même conflits armés.

Lors de la COP15 contre la désertification tenue le mois dernier à Abidjan, un appel à attiré l’attention de tous : celui du ministre chinois des Affaires étrangères qui alertait la communauté internationale sur la situation en affirmant l’urgence à travailler ensemble pour mettre fin au cercle vicieux entre la pauvreté et la désertification et réaliser le développement durable en vue d’un monde plus propre et plus beau.

L’Afrique est l’une des régions les plus touchées par la désertification et la sécheresse : jusqu’à 65% des terres productives du continent sont dégradées. Face à cette situation préoccupante, la Convention des Nations Unies pour la Lutte Contre la Désertification (CNULCD) a décidé d’apporter sa contribution par le lancement d’une initiative « sécheresse », qui vise « à renforcer la résilience des communautés et des écosystèmes face à la sécheresse» grâce à la conception de plans d’action, expliquée à la Direction Générale des forêts (DGF) dans son communiqué de mardi.

Ceux-ci doivent être complets afin d’être mis en œuvre pour faire face à la sécheresse avant qu’elle ne se déclare. La mise en place de ces plans « sécheresse » répond aussi à la mise en œuvre de la cible 6 des objectifs de développement durable (ODD 5) « Garantir la disponibilité et la gestion durable de l’eau et de l’assainissement pour tous » - en encourageant la gestion intégrée des ressources en eau. Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif de la CNULCD, a déclaré : «Les sécheresses font partie des systèmes humains et naturels, mais ce que nous vivons actuellement est bien pire, en grande partie à cause de l’activité humaine.

Les récentes sécheresses annoncent un avenir précaire pour le monde. Les pénuries de nourriture et d’eau ainsi que les incendies de forêt causés par la grave sécheresse se sont tous intensifiés ces dernières années. La désertification, ainsi que le changement climatique et la perte de biodiversité ont été identifiés comme les plus grands défis pour le développement durable lors du sommet.

Dans ce cadre, l’Algérie a développé son plan national sécheresse ayant pour objectif d’encourager un changement de paradigme dans l’approche de la gestion de la sécheresse et de passer d’un système réactif basé sur la gestion de crise à un système proactif basé sur l’évaluation, la prévention et l’atténuation du risque. Ce plan s’articule autour de trois piliers majeurs.

D’abord, la mise en place ou le renforcement des systèmes de surveillance de la sécheresse et d’alerte précoce, précise le communiqué. Ensuite, l’évaluation de la vulnérabilité et des risques, et enfin, la mise en œuvre de mesures d’atténuation du risque de sécheresse.

A cet effet, l’Algérie (ministère de l’Agriculture à travers la DGF), en tant que point focal de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification en Algérie, organise, à l’échelle nationale, diverses activités en collaboration avec les différentes structures socioéducatives et autres partenaires locaux, à travers des expositions, journées d’étude et conférences, des tables rondes et des concours de dessins sur la problématique de désertification, de dégradation des terres, des sécheresses et le déplacement des populations à la recherche de meilleures conditions, ainsi que la stratégie nationale à mener en vue d’assurer la neutralité de la dégradation des terres, laquelle ne peut être atteinte sans impliquer tous les acteurs concernés, notamment les investisseurs et la société civile. 
 

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