La guerre de l’eau !

18/05/2022 mis à jour: 00:28
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La menace du stress hydrique dans notre pays est une réalité bien connue de tous. Certaines études nous placent parmi les 30 nations mondiales se trouvant sous le couperet de la sécheresse.

Un déficit important en eau potable frappe déjà la population. Le rationnement des foyers en cette ressource vitale n’est un secret pour personne. Il est d’usage depuis longtemps à l’échelle des grandes villes.

Les centres urbains côtiers, au même titre que la capitale, n’échappent pas aux coupures fréquentes de l’alimentation en eau. Leur emplacement géographique, a priori privilégié, ne les distingue pas pour autant du reste des villes de l’intérieur du pays, ni même de celles du Grand Sud.

En dépit de la réalisation de multiples ouvrages hydrauliques dans les zones charriant des cours d’eau de pluie importants et des installations modernes sur les côtes, le cauchemar des robinets à secs des lointaines années refait surface. Le marché des citernes, en tous genres, est des plus florissants, particulièrement à l’approche de l’été et de ses inévitables grandes chaleurs. Le ballet des inaugurations de nouvelles stations de dessalement de l’eau de mer à travers quelques communes d’Alger entrepris depuis peu ne semble pas éloigner définitivement le spectre du déficit en eau potable dans l’Algérois.

C’est bien l’aveu des responsables de la Société des eaux et de l’assainissement d’Alger (SEAAL), qui portent leurs prévisions de satisfaction de la demande du consommateur au maximum de 80%. Autrement dit, 20% de la population de la capitale auront du mal à étancher leur soif ou s’offrir des douches régulièrement.

Et pour noyer le problème, le débat s’oriente davantage sur le prix du mètre cube à la source que sur le confort du citoyen. Le gaspillage dû en grande partie aux multiples fuites incontrôlées et aux grosses consommations qui échappent à la comptabilité continue de creuser le déficit financier de l’entreprise. Il va sans dire que ce manque à gagner sera habilement répercuté dans la nouvelle tarification encore à l’étude.

L’urgence que requiert le secteur hydraulique doit rattraper tous les retards enregistrés depuis des décennies. Les ressources hydriques se présentent déjà comme un enjeu planétaire. Il n’est pas exclu que l’eau soit au centre des guerres prochaines. Les prémices de cette tendance aux répercussions insoupçonnables s’affichent déjà avec le conflit en Ukraine. L’absence des récoltes céréalières de ce pays grenier mondial fait planer le pire scénario de la famine à travers les continents.

Les prix des produits alimentaires flambent et le risque d’émeutes n’est pas à écarter. Le changement climatique précipité par les effets de la pollution place dans le rouge un grand nombre de pays déjà amoindris par le manque d’ouvrages hydrauliques conséquents. Le spectre de la sécheresse devient réalité. La famine se répand au sein de la population au point de remettre en cause les principes mêmes de la souveraineté nationale.

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