Le journaliste d’El Watan, Nourredine Nesrouche, a été auditionné, hier, par le juge d’instruction près la 4e chambre du tribunal de Constantine.
«L’audition s’est déroulée dans de bonnes conditions», déclare notre collègue à sa sortie du tribunal, précisant que la décision du juge sera connue dans les prochains jours. Arrêté fin décembre dernier, notre collègue a subi, durant de longues heures, un interrogatoire sur le contenu de son éditorial sous le titre «Leçon chilienne», où il a évoqué la réussite de la transition politique dans ce pays d’Amérique latine qui a connu aussi son propre «hirak».
Il a été ensuite présenté devant le parquet près le tribunal de Constantine qui a décidé de le poursuivre pour «atteinte à la sûreté de l’Etat», en vertu de l’article 79 du code pénal.
Déféré juste après devant le juge d’instruction, Nourredine Nesrouche a été remis en liberté provisoire. Le lendemain, le procureur de la République a fait appel de cette décision auprès de la chambre d’accusation près la cour de Constantine, mais il a été débouté.
Cette affaire intervient au moment où les autorités ne cessent de rappeler que «la dépénalisation des délits de presse est consacrée par la Constitution et les lois algériennes» et que la «liberté de la presse est respectée».
Elle suscite en tout cas des interrogations sur la conception du journalisme chez ceux qui ont ordonné l’arrestation de notre collègue pour un commentaire de presse, qui est un genre journalistique universel. De plus, le commentaire en question ne contient ni insultes ni atteinte à la vie privée ou autre…
Depuis 2020, rappelons-le, plusieurs journalistes ont été arrêtés et emprisonnés, dont Khaled Drareni, Rabah Karèche, Mohammed Mouloudj et Hassan Bouras.
Pour sa part, Mustapha Bendjama fait l’objet de plusieurs poursuites.