La covid-19 révèle des retards en matière d'accès au digital : L’urgence de réduire la fracture numérique

13/01/2022 mis à jour: 01:42
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Photo : D. R.

La pandémie de coronavirus a démontré la nécessité de percevoir la numérisation comme une stratégie capable d’améliorer la flexibilité économique, la préservation de l’emploi et d’affronter les crises.

La crise sanitaire a donné un coup d’accélérateur aux services digitaux. Les consommateurs ont migré graduellement vers les plateformes en ligne. Les jeunes ont tiré pleinement parti des plateformes d’apprentissage en ligne. D’autres ont utilisé des services de santé en ligne et de livraison de repas à domicile.

Yacine Zerrouki, directeur général d’Ericsson Algérie, a déclaré, lors d’une récente intervention, que «le contexte numérique actuel, sous l’effet de pandémie, connaît un essor sans précédent. Nous devons répondre aux exigences d’un mode de consommation nouveau qui a fait exploser la demande en matière de connectivité et de services en ligne».

Une récente étude de Selma Bachari, professeur des sciences économiques, sciences commerciales et sciences de gestion/université d’Alger 3, analyse les facteurs de développement de la digitalisation en Algérie, estimant qu’elle «permettra de faire face aux répercussions de la pandémie Covid-19, considérée d’ailleurs comme un pilier de relance économique».

Selon elle, «la pandémie de coronavirus a démontré la nécessité de percevoir la numérisation comme une stratégie capable d’améliorer la flexibilité économique, la préservation de l’emploi et affronter les crises. De nombreux pays, en particulier les plus avancés, ont favorisé le recours aux outils numériques pendant la crise de Covid-19. Le Groupe des G20 a discuté d’une approche globale des politiques de l’économie numérique et de son avenir».

Elle note que «l’Algérie, à l’instar des autres pays, ne peut rester en marge de ces évolutions, d’autant plus que notre pays cherche également à donner un nouvel élan à son économie et à réduire sa dépendance au secteur des hydrocarbures».

Mais la réalité a montré que notre pays «souffre d’une énorme fracture numérique». De nombreux facteurs l’expliquent : mauvaise connectivité géographique à internet haut débit, un manque de développement des applications pour smartphones, faiblesse du commerce et de l’administration électroniques. Il faut que ce soit généralisé pas uniquement dans les grandes villes et éviter un service en ligne que pour «une partie des citoyens».

Il y a 39 millions d’abonnés à l’internet mobile et de 4,1 millions d’abonnés à l’internet fixe. Cependant, le chemin reste long pour l’édification d’une société où l’ensemble des citoyens ont recours à l’utilisation des TIC pour améliorer leur quotidien.

Elle a identifié six grandes priorités pour généraliser la numérisation en Algérie. Il s’agit de déployer et renforcer l’infrastructure numérique pour soutenir le développement et l’utilisation de diverses plateformes et concevoir des contenus et des services au niveau national, donner plus d’intérêt aux catégories à faible usage de la numérisation, le développement des technologies de l’information dans le domaine de la santé, l’accompagnement numérique pour renforcer la sécurité alimentaire, développer des compétences numériques et améliorer la cybersécurité. 

La pandémie pourrait être considérée comme «une belle opportunité pour l’Algérie de se lancer réellement dans le développement numérique». 

Chiffres-clé

  • 23 secteurs d’activité sont concernés par une action de numérisation d’envergure qui vise à rapprocher l’administration du citoyen. 
  • 3 liens électroniques permettent aux citoyens de retirer à distance les documents d’état civil (extrait de naissance, acte de décès et acte de mariage). 
  • 4 consommateurs sur 10 utilisent désormais leurs applications plus de 30 fois par jour.
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