La Cnuced s’attend à une faible croissance du commerce mondial en 2022

21/02/2022 mis à jour: 01:47
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Si le commerce mondial des marchandises a réalisé des performances solides en 2021, le commerce des services a repris ses niveaux d’avant Covid-19 / Photo : D. R.

Après un troisième trimestre relativement lent, la croissance du commerce a repris au quatrième trimestre lorsque le commerce des marchandises a augmenté de près de 200 milliards de dollars, atteignant un nouveau record de 5800 milliards de dollars » indique le rapport de l’organisation.

L’organisation onusienne du commerce Cnuced, et dans son nouveau rapport sur l’état du commerce mondial en 2021 et les prévisions pour l’année 2022, prévoit un ralentissement du mouvement des échanges mondiaux pour l’année en cours, contrairement au boom réalisé durant l’année écoulée, notamment lors au quatrième trimestre.

Si le commerce mondial des marchandises a réalisé des performances solides en 2021, le commerce des services a carrément repris ses niveaux d’avant la Covid-19. «Dans l’ensemble, la valeur du commerce mondial a atteint un niveau record de 28 500 milliards de dollars en 2021», soit une augmentation de 25% par rapport à l’année 2020 et de 13% par rapport à 2019. C’est toute l’année 2021 qui a vu les échanges économiques mondiaux prospérer à la faveur notamment de la hausse des prix des matières premières et de l’augmentation du niveau de la demande.

«Après un 3e trimestre relativement lent, la croissance du commerce a repris au 4e trimestre lorsque le commerce des marchandises a augmenté de près de 200 milliards de dollars, atteignant un nouveau record de 5800 milliards de dollars», indique le rapport.

Le commerce des services a, de son côté, affiché une augmentation de 50 milliards de dollars pour atteindre 1600 milliards de dollars, marquant une hausse par rapport aux niveaux d’avant la pandémie.

Si l’augmentation du mouvement des exportations et importations est mondial, le commerce des marchandises a particulièrement connu une augmentation plus forte dans les pays en développement. «Les exportations des pays en développement étaient d’environ 30% supérieures à celles de la même période en 2020, contre 15% pour les pays plus riches», précise la Cnuced en notant que la croissance a été plus élevée dans les régions exportatrices de produits de base.

Ceci alors que les échanges commerciaux Sud-Sud ont été supérieurs à la moyenne mondiale en marquant une hausse de 32% en glissement annuel. «Les prix élevés du carburant sont à l’origine de la forte augmentation de la valeur des échanges du secteur de l’énergie… La croissance des échanges a également été supérieure à la moyenne pour les métaux et les produits chimiques».

Ralentissement pour l’année 2022

Concernant les prévisions de l’année 2022, le rapport de la Cnuced s’attend à un ralentissement au cours du premier trimestre. «Des taux de croissance positifs sont attendus pour le commerce des biens et des services bien que marginalement, avec des valeurs des échanges similaires à ceux des trois derniers mois de 2021». Mais la Cnuced s’attend à une normalisation du niveau du commerce mondial avec une croissance plus faible que prévu compte tenu des tendances macroéconomiques.

«Le FMI a révisé à la baisse ses prévisions de croissance économique mondiale de 0,5 point compte tenu de l’inflation persistante aux Etats-Unis et des inquiétudes liées au secteur immobilier chinois», indique le rapport en pointant les perturbations logistiques en cours et la hausse des prix de l’énergie. «Les efforts visant à raccourcir les chaînes d’approvisionnement et à diversifier les fournisseurs pourraient affecter les modèles commerciaux mondiaux en 2022».

Pour ce qui est des flux commerciaux, le rapport prévoit une augmentation «de la tendance à la régionalisation en raison de divers accords commerciaux et initiatives régionales ainsi que du recours croissant à des fournisseurs géographiquement plus proches».

Enfin, la Cnuced souligne les niveaux record de la dette mondiale qui risque de s’alourdir avec les pressions inflationnistes croissantes. «Un resserrement significatif des conditions financières augmenterait la pression sur les gouvernements les plus endettés, amplifiant les vulnérabilités et affectant négativement les investissements et les flux commerciaux internationaux», conclut le rapport. 

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