La Banque nationale de gènes opérationnelle dès juillet : L'Algérie renforce sa sécurité alimentaire

09/05/2023 mis à jour: 00:09
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Photo : D. R.

Pour accompagner et renforcer le rôle de cette banque, cinq à six banques de semences spécialisées seront créées dans les wilayas de l’intérieur, selon le ministre.

Après le lancement de la Banque de semences en août dernier, la Banque nationale de gènes, considérée parmi les facteurs de concrétisation de l’indépendance alimentaire et de la sécurité stratégique de l’Etat, sera officiellement opérationnelle au cours du deuxième semestre 2023. Elle sera inaugurée le 5 juillet à l’occasion du 61e anniversaire de l’indépendance.

C’est ce qu’a annoncé hier le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, lors de la journée parlementaire organisée par la commission de l’agriculture, de la pêche et de la protection de l’environnement à l’Assemblée populaire nationale (APN). Cette rencontre, tenue sous le thème «Le rôle de la banque de semences dans la réalisation de l’autosuffisance et de la sécurité alimentaire durable», a permis aux participants de débattre sur le dossier de sécurité alimentaire et de mettre en exergue l’importance des graines locales dans la souveraineté alimentaire du pays.

Ils ont à l’unanimité appelé à la protection du patrimoine génétique pour assurer l’alimentation des futures générations en graines et améliorer les rendements agricoles tout en s’inscrivant dans l’agriculture durable, particulièrement en cette ère de perturbation climatique et de crises géopolitiques. Pour accompagner et renforcer le rôle de cette banque, cinq à six banques de semences spécialisées seront créées dans les wilayas de l’intérieur, selon le ministre. Et ce, pour une capacité de 80 000 semences.

«Ce qui va créer une dynamique scientifique et technologique à l’échelle nationale, continentale et internationale», a relevé le premier responsable du secteur dans ce cadre. Et de poursuivre : «Cette banque conservera une duplication des ressources génétiques agricoles et alimentaires.» Concernant la Banque de semences, elle constitue, selon le ministre, la première base pour la plateforme nationale des ressources génétiques agricoles et alimentaires.

«C’est un outil essentiel pour la consolidation de la sécurité alimentaire et de la souveraineté nationale, à travers la préservation de la diversité biologique agricole et son utilisation durable, en sus d’assurer des semences et des espèces qui s’adaptent aux changements climatiques et résistent aux pathologies, l’objectif étant de faire face aux défis climatiques en particulier», a ajouté M. Henni, avant de rappeler que la Banque nationale de semences dispose d’une capacité de conservation de 6000 souches de différentes filières.

Elle contient actuellement 4015 entrées pour les graines, les légumineuses, les légumes, les plantes industrielles, et les arbres forestiers, aromatiques et médicinales, en sus des bovins, des ovins, des chèvres et des chevaux, pour les espèces animales. Ce qui lui permettra de contribuer à la préservation des semences d’espèces rares et menacées d’extinction, qui seront réintroduites pour obtenir des quantités suffisantes. Un défi à relever avec l’implication du monde de la recherche.

Un rôle que le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, a déjà fait valoir, appelant les opérateurs privés à créer des centres de recherche pour améliorer les semences. Faudrait-il rappeler, dans ce sillage, que le gouvernement a déjà mis en place un programme pour augmenter la production et la qualité du produit, à travers la mobilisation de 2,7 millions de quintaux de semences, pour un taux de couverture en semences certifiées de 70%, alors que l’objectif étant d’assurer 4 millions de quintaux de semences certifiées de haute qualité. «L’Algérie ne peut plus compter sur une large dépendance aux semences importées», a-t-il soutenu dans l’une de ses sorties médiatiques.

Ce que le président de l'APN a soutenu hier, déplorant les nombreux types de céréales, d’arbres fruitiers, mais aussi d’autres types de denrées alimentaires disparus en Algérie du fait des importations.  Des importations que le gouvernement cherche à freiner pour ce qui est des produits agricoles. A ce sujet, le secteur travaille pour assurer une large couverture des besoins. Le ministre de l’Agriculture a, dans ce sens, affirmé hier que la production nationale a réalisé un taux de couverture des besoins alimentaires de plus de 75% et que le secteur agricole contribuait désormais à plus de 14,7% du PIB (produit intérieur brut). Ce qui représente plus d’un quart de la main-d’œuvre active, soit l’équivalent de trois millions de travailleurs. En 2022, la valeur de la production agricole avait atteint 4450 milliards de dinars contre 3500 milliards en 2021, soit une augmentation de 38%. 

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