La wilaya de Tipasa s’enorgueillissait dans le passé du projet de réalisation d’un CNPA (Centre national de photographie d’art) dans son territoire, à Koléa précisément. En 2006, le ministère des Finances avait notifié ce projet déjà inscrit. Une AP (Autorisation programme) initiale avait alors été accordée pour entamer les travaux de ce projet.
Cette enveloppe financière avoisinait un montant de 144 millions de dinars. Comme à l’accoutumée, dans la wilaya de Tipasa, le montant de cette AP avait été revu à la hausse pour atteindre la somme de 311 millions de dinars. Cette infrastructure située à quelques encablures de la maison de la Culture Dr Ahmed Aroua était dédiée au secteur de la culture. Elle se composait de 2 amphithéâtres, une bibliothèque, une salle d’archives, un laboratoire, un studio photos, une salle d’expositions, 4 logements duplex et une vingtaine de studios pour hébergement des étudiants.
«C’est une opération centralisée, c’est notre tutelle qui gère cette infrastructure», nous affirme Mme Tahrat, directrice de la Culture de la wilaya de Tipasa. La remise des clés de ce projet avait eu lieu en 2015. Le ministère de la Culture, sous l’ère Mihoubi Azzedine, avait observé un silence à l’égard de ce projet. Il avait décidé d’héberger ses cadres centraux dans les 04 logements duplex et certains studios.
Le gardiennage, la sécurité et la mise en service de ce CNPA, afin de permettre aux jeunes de l’intégrer, n’étaient pas au menu des préoccupations des décideurs du département ministériel de Azzedine Mihoubi. Malheureusement, ce joyau du secteur de la culture était livré au vandalisme.
La wilaya de Tipasa était impuissante face à l’énigmatique diktat du département ministériel de Azzedine Mihoubi. Il s’avère finalement que le ministère de la Culture et des Arts trouve alors une autre parade de rechange (ruse, ndlr), sans déloger les occupants des logements de ce CNPA. Il décide de faire disparaître le sigle initial de ce projet.
Le ministère de la Culture et des Arts décide de scinder le centre national de photographie d’art de Koléa en deux établissements, en l’occurrence le CNCA (Centre national de la cinématographie de l’audiovisuel) et le CADC (Centre algérien de développement du cinéma). Ces deux établissements sont gérés depuis le ministère de la Culture.
Malheureusement, il est devenu un site d’hébergement des cadres privilégiés du ministère de la Culture et des Arts. Pourquoi cette infrastructure construite par l’Etat pour des objectifs précis demeure fermée depuis des années ? Selon nos sources proches du dossier, un budget d’équipement, qui avoisine 07 milliards de centimes, n’est pas encore consommé.
La directrice de la culture de la wilaya de Tipasa s’est montrée prudente dans sa réponse, tout en étant disponible à communiquer et répondre à notre question relative à la situation du désormais ex-Centre national de la photographie d’art de Koléa. «Je ne suis pas en mesure de vous donner plus d’informations sur les raisons de son inactivité actuellement, maintenant, c’est à notre tutelle, le ministère de la Culture et des Arts de décider et de donner son appréciation pour cette structure et les causes inhérentes à son exploitation», conclut Mme Tahrat.
Selon nos sources proches du dossier, les responsables du CNCA et leurs homologues du CADC ne souhaitent pas rejoindre leurs nouveaux bâtiments, en raison de l’éloignement. Les «chanceux» fonctionnaires du ministère de la Culture hébergés dans les logements de cette infrastructure ne sont pas prêts de quitter les lieux. Silence, on tourne. M’hamed H.