Karim Tabbou écrit au SG de l’ONU

10/01/2022 mis à jour: 01:00
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Le militant politique et ancien détenu d’opinion, Karim Tabbou, saisit le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, sur la situation des droits de l’homme en Algérie.

Dans une longue lettre diffusée sur sa page Facebook, le porte-parole de l’Union démocratique et sociale (UDS, non agréée) fait part au premier responsable de l’ONU d’un «tableau sinistre». «L’absence de recours internes, la persistance de la violence à l’égard de toutes les forces du changement et le verrouillage politico-médiatique nous obligent à nous tourner vers les organisations et les ONG internationales afin de démasquer le pouvoir et ses pratiques. Il s’agit aussi d’interpeller par là même la conscience de la communauté internationale sur les violations massives et sauvages des droits de l’homme dans notre pays», écrit-il.

Rappelant le constat fait sur la scène algérienne, Karim Tabbou souligne le combat du peuple algérien qui s’est soulevé en 2019 pour le changement radical du système.

«C’est un combat pour l’autodétermination du citoyen et de la nation algérienne. La nature du pouvoir et ses pratiques sont la négation même du caractère républicain, démocratique et populaire de l’Algérie voulu par les martyrs de la Guerre de Libération contre le colonialisme français», précise-t-il, en mettant l’accent sur «le contrôle par le pouvoir de la justice, la presse et la rue».

«Une amère réalité qui ne peut être dissimulée ni par les ‘‘représentations diplomatiques officielles’’ à l’étranger ni par les discours trompeurs et pompeux des dirigeants», estime-t-il. Après avoir dressé la situation, Karim Tabbou invite António Guterres «à agir».

«C’est parce que notre pays est partie prenante de la Charte des Nations unies que nous vous exhortons à agir par toutes les voies diplomatiques possibles pour que cessent ces violations et pour mettre un terme à ces violences», demande-t-il. Rappelant que l’Algérie est signataire de toutes les chartes et conventions internationales, l’homme politique affirme que les «instances onusiennes sont appelées à ne plus se suffire de rappels sur les violations des droits».

«Face à cette situation, il est de votre devoir personnel et du devoir de toutes les instances des Nations unies d’exercer une pression diplomatique sur les autorités algériennes pour exiger d’elles la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus d’opinion, injustement incarcérés, ainsi que l’annulation pure et simple des poursuites judiciaires contre les militants et les animateurs politiques, culturels et sociaux», conclut-il. 

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