Journée nationale de l’artiste à Tiaret : «Anghams El Djazaïr… la parole comme instrument de lutte anti-coloniale»

10/06/2023 mis à jour: 02:07
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Il était un temps ou beaucoup de Tiarétis fredonnaient ces airs restés pour la postérité et chanté par le défunt Ali Maachi. Il s’agissait de cette ode à l’Algérie combattante, Anghams El Djazair. 

Les vicissitudes du temps ont fait estomper cet entrain qui caractérisa la jeune nation qui venait de conquérir son indépendance. Pour ne pas exacerber la culture de l’oubli, les autorités centrales grâce, il est vrai à une pléiade d’hommes de lettres de Tiaret fut institué la Journée nationale de l’artiste en hommage au combat de Ali Maâchi, enfant de Tiaret et musicien émérite dont les textes furent chantés par beaucoup de chanteurs. Soixante- cinq années après son assassinat le 8 juin 1958 par la horde colonialiste française et vingt-six ans après l’institutionnalisation de cette journée nationale de l’artiste, on n’oublie pas le martyre vécu par le chahid Ali Maâchi. Soixante-cinq après, beaucoup ne voudraient pas oublier. Et pour cause,  l’ombre d’Ali Maâchi planait et revient en force cette année. 

En plus d’intenses activités festives et d’hommages organisés tant dans la capitale sous la férule du président de la République que dans toutes les régions d’Algérie à l’intention des artistes, Tiaret, ville natale du  martyr a aussi connu un riche programme pour honorer la mémoire du chantre de la musique algérienne et l’auteur de l’ode à l’Algérie les  Anghams El Djazair. Quoi de plus significative et poignant que d’entendre l’hymne national retentir au-devant du bicentenaire arbre platane à la place des martyrs (ex-place Carnot), là où les sanguinaires ont traîné  le chahid pour le pendre lui et ses deux autres camarades d’infortune (Djillali Bensotra et Mohamed Djahlène) après l’avoir assassiné dans des conditions restées inconnues en absence d’archives. Jeudi, la place des martyrs, cœur battant de la ville de Tiaret resplendissait de couleurs et vibrait aux sons de la musique de la fanfare  exécutée  pour le rituel protocolaire qui a vu presque toutes les autorités locale sous la houlette du wali, Ali Bouguerra se dressait pour rendre l’hommage solennelle au valeureux fils des «maâchates» comme on les surnomme à Tiaret. 

Au niveau de la salle des conférences du Musée du moudjahid, les présents ont eu droit à un film documentaire de 38 minutes réalisé par les frères Zerrouki  de l’entreprise «cinéma-jeunes» pour résumer la vie et le parcours de celui qui créa la fameuse troupe  Safir Ettarab  et son orchestre,  dont il ne subsiste pour sa version originelle que le sympathique, mais non moins nonagénaire moudjahid Abdelkader Turki. 

Ce dernier, à l’instar de la proche famille d’Ali Maâchi  ainsi que du sympathique Hamza Feghouli (Ma Messaouda) furent honorés.  Idem pour la veuve de Belarbi Mustapha un des paroliers d’Ali Maâchi. 

L’assistance a eu droit à des numéros exécutés par de jeunes musiciens du conservatoire communal, alors que dans le hall d’expositions, les organisateurs ont présenté des tableaux. Il est à signaler qu’au programme de ces festivités, la direction de la culture avait proposé  une soirée musicale à l’intention du grand public, mais la journée était aussi marquée par la mise en service d’eau potable au profit des populations du douar Ouled Benadda relevant de la commune de Sebaine.
         

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