Dans le cadre du programme spécial prévu dans différents établissements culturels en commémoration de la Journée nationale de La Casbah, coïncidant avec le 23 février de chaque année, le Centre des arts et de la culture «Bastion 23» a abrité, hier, une journée d’étude qui porte sur «L’architecture et les arts islamiques de La Casbah». La journée d’étude a été ponctuée de plusieurs interventions sur la ville d’Alger et La Casbah, animées par des universitaires et des chercheurs spécialisés en histoire et en archéologie, dans le but de mettre en valeur l’antique Casbah, classée patrimoine universel de l’humanité par l’Unesco en 1992. Dans ce sillage, l’enseignant universitaire spécialisé en vestiges islamiques, Mohamed Tayeb Okba, a évoqué La Casbah d’Alger, l’une des vieilles villes de la Méditerranée, comme le confirment si bien les découvertes archéologiques trouvées lors des fouilles menées dans de nombreux sites et remontant aux périodes phénicienne, romaine et musulmane. De son côté, le chercheur au Centre national de recherche en archéologie (CNRA) Ilyas Arifi a évoqué, dans une intervention sur l’histoire de la ville d’Alger selon les fouilles menées à la place des Martyrs, les détails de l’étude archéologique qui a permis la découverte des pièces archéologiques compactes témoignant de différentes périodes de l’histoire, romaine et byzantine notamment, et aux premières époques islamique et ottomane. Il s’agissait, en fait, de restes de tombes, de vestiges d’une église et de marchés, ou encore de restes d’ateliers artisanaux et de mosquées. Pour sa part, l’architecte Nasreddine Mekhloufi a évoqué l’impact des techniques et types de l’architecture ottomane sur le style architectural de La Casbah du XVIe au XVIIIe siècle, affirmant que «l’architecture locale aux caractéristiques algériennes était et demeure présente avec ses spécificités, elle se manifeste à travers les détails des immeubles et des monuments de la ville». M. Mekhloufi, qui a fait une comparaison entre l’architecture de La Casbah de Bursa en Turquie et La Casbah d’Alger, a affirmé que l’architecture de La Casbah, en dépit des impacts de l’empreinte ottomane, était le résultat de la préservation des traditions et particularités du style architectural algérien qu’on peut déceler dans les détails des maisonnettes (douirette), des palais et des mosquées, caractérisés par un open space et l’utilisation de produits locaux. Dans le même contexte, la directrice du Centre des arts et de la culture au «Bastion 23» Faïza Riache a affirmé que cette rencontre visait à «faire connaître la valeur historique et archéologique de La Casbah d’Alger, présenter ses détails architecturaux et artistiques en vue de documenter l’histoire de ce monument historique classé mondialement, mais aussi sensibiliser à l’importance de préserver ce patrimoine architectural antique, témoin des mutations historiques et des événements décisifs que l’Algérie a connus».