Comment allier l’organisation de grands événements sportifs et le développement durable ? Voilà un défi plus que jamais d’actualité qui a été débattu lors d’une intéressante conférence intitulée «l’économie du sport et ses impacts pour le développement durable» organisée, dimanche dernier, à Oran, à l’occasion de la 19e édition des Jeux méditerranéens.
Organisée par l’Agence française de développement, la Chambre de commerce et d’industrie de l’Oranie et l’Ambassade de France en Algérie, cette rencontre a permis des échanges sur une thématique d’une brûlante actualité. Organisée à la Chambre de commerce et d’industrie de l’Oranie, cette rencontre s’est focalisée autour du faitque «les grands événements sportifs sont une opportunité extraordinaire pour faire des territoires hôtes, des villes plus inclusives qui contribueront durablement à l’épanouissement des habitantes et des habitants», a précisé le modérateur des débats, Mathieu Valot, chargé de mission «sport et développement» à l’agence française de développement (AFD).
Cet organisme se définit comme «un établissement public français qui finance, accompagne et accélère la transition vers un monde plus juste et durable». L’idée est de faire des grands événements sportifs un projet au service des habitants des villes hôtes et dont les bénéfices perdureront. «Notre stratégie axée sur le sport et le développement, s’appuie sur des outils financiers pour que les événements sportifs aboutissent à un équilibre entre tous les impacts sociaux et économiques durables», a souligné Leaticia Habchi, directrice de la division «lien social» et conseillère «sport et développement» au sein de l’AFD. Comment allier l’organisation de grands événements sportifs et la protection de l’environnement ?
Á cette question posée par El Watan, Leaticia Habchi, a énuméré trois critères: «les infrastructures doivent être permanentes et pérennes. Ensuite, il faut qu’il y ait un plan de gestion de ces infrastructures après l’événement sportif. Enfin, il faut faire en sorte que ces installations utilisent le moins de carbone possible». «Nous avons monté une coalition d’une trentaine de banques pour mener un dialogue avec des organismes publics pour lancer des investissements durables», poursuit-elle.
L’AFD a conçu une stratégie dédiée au «sport et développement» qui construit avec ses partenaires des solutions partagées avec et pour les populations du sud». Présent dans les quatre coins du monde, cet établissement public «finance et accompagne environ 4000 projets dans 115 pays pour les biens communs de l’humanité, le climat, la biodiversité, la paix, l’égalité femmes-hommes, l’éducation et la santé». De son côté, Youcef Ouldyassia, directeur sénior de la Basketball Africa League, et ancien basketeur professionnel franco-algérien, a estimé que «les événements sportifs ont un impact économique réel sur les territoires hôtes.»
Au-delà de l’impact économique indéniable, le sport agit aussi positivement sur le plan social. Il permet à des jeunes décrocheurs qui ont flirté avec la difficulté de parvenir à réussir socialement. «Le sport a sauvé ma vie», témoigne Kadour Ziani, basketteur et cofondateur de la Zianimal Academy et dunker professionnel. L’incroyable histoire de ce franco-algérien a été racontée dans un documentaire diffusé récemment sur la chaîne de télévision française Canal+.
C’est l’histoire d’un jeune qui a grandi dans un quartier prisonnier entre la violence et les trafics. Fils de migrants, Kadour Ziani aurait pu basculer, lui aussi, dans la délinquance. Heureusement, il s’est servi du basket et plus précisément du dunk pour réussir.
Il a ainsi créé sa propre destinée qui l’a amené à parcourir le monde avec la Slam Nation, célèbre troupe de dunkers. Le film a été nommé «meilleur documentaire biopic» lors du festival international des documentaires sportifs à Milan.
Enfin, il est à noter qu’à l’occasion de cette rencontre, a eu lieu la signature d’un livre intitulé «Économie du sport en Afrique», récemment publié chez Économica avec le soutien de l’AFD.