Jeûne intermittent et maladies cardiovasculaires : Ce qu’il faut savoir avant de s’y mettre

30/09/2024 mis à jour: 01:43
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Les personnes qui pratiquent le jeûne intermittent peuvent être sujettes à des maladies cardiovasculaires

Le jeûne intermittent augmenterait le risque cardiovasculaire.» C’est ce que révèle une étude présentée lors de la conférence de l’American Heart Association (AHA) sur l’épidémiologie et la prévention/le mode de vie, tenue à Chicago en mars dernier. 

Les chercheurs ont ainsi étudié l’impact potentiel à long terme sur la santé d’un régime alimentaire restreint à 8 heures, en examinant les informations sur les habitudes alimentaires des participants aux enquêtes nationales sur la santé et la nutrition de 2003 à 2018 et en les comparant aux données sur les personnes décédées aux Etats-Unis, de 2003 à 2019, issues de la base de données National Death Index des Centers for Disease Control and Prevention. L’étude a alors révélé que les personnes qui pratiquaient le jeûne intermittent, c’est-à-dire qui réduiraient leur fenêtre d’alimentation à moins de 8 heures par jour, étaient plus susceptibles de mourir d’une maladie cardiovasculaire que les personnes qui mangeaient entre 12 et 16 heures par jour. 


En effet, les résultats de l’étude ont démontré que les personnes qui suivaient un modèle consistant à manger tous leurs aliments en moins de 8 heures par jour avaient un risque de décès par maladie cardiovasculaire supérieur de 91%. Bien que ce soit devenu populaire ces dernières années de limiter le temps consacré aux repas à une courte période, par exemple 8 heures par jour, Victor Wenze Zhong, auteur principal de l’étude et Ph. D., professeur et directeur du département d’épidémiologie et de biostatistiques à la faculté de médecine de l’université Jiao Tong de Shanghai, en Chine, s’est dit surpris de constater que les personnes qui suivaient un programme alimentaire de 8 heures avec restriction horaire étaient plus susceptibles de mourir d’une maladie cardiovasculaire. 

«Même si ce type de régime alimentaire est populaire en raison de ses avantages potentiels à court terme, nos recherches montrent clairement que, par rapport à une plage horaire de repas typique de 12 à 16 heures par jour, une durée de repas plus courte n’était pas associée à une espérance de vie plus longue», a-t-il poursuivi. 


Par ailleurs, l’étude a indiqué que le risque accru de décès d’origine cardiovasculaire a également été observé chez les personnes atteintes d’une maladie cardiaque ou d’un cancer. «Parmi les personnes souffrant d’une maladie cardiovasculaire existante, une durée de repas de moins de 10 heures par jour était également associée à un risque de 66% plus élevé de décès par maladie cardiaque ou accident vasculaire cérébral», ont fait aussi savoir les auteurs de l’étude. 

A contrario, une durée de repas supérieure à 16 heures par jour était associée à un risque plus faible de mortalité par cancer chez les personnes atteintes de cette maladie. Finalement, l’étude montre que la restriction horaire des repas peut avoir des avantages à court terme, mais des effets indésirables à long terme.
 

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