La consommation des Japonais a tout de même connu un sursaut en décembre, avec un rebond de 2,7% des dépenses des ménages sur un an, très au-delà de la hausse de 0,5% attendue par le marché.
La croissance économique du Japon a marqué un net ralentissement en 2024, avec une quasi-stagnation du Produit intérieur brut malgré un regain plus marqué que prévu au dernier trimestre, porté par des mesures de relance et une hausse des exportations. D’après une première estimation officielle publiée par le gouvernement, le PIB nippon a progressé de seulement 0,1% en termes réels sur l’année, contre une hausse de 1,5% en 2023.
Au quatrième trimestre, l’économie japonaise a toutefois enregistré une croissance de 0,7%, en nette accélération par rapport aux 0,4% du trimestre précédent. Ce résultat dépasse largement les prévisions des experts sondés par Bloomberg, qui tablaient sur une progression de 0,3%. La hausse du commerce extérieur a été un facteur déterminant, avec une augmentation modérée des exportations et une forte contraction des importations. Toutefois, cette reprise reste inégale, la consommation privée n’ayant progressé que de 0,1% tandis que la demande publique est restée stable.
Les analystes soulignent également le rôle clé de la production automobile, qui a retrouvé son plein régime après des interruptions au printemps liées à des enquêtes sectorielles. Par ailleurs, l’investissement des entreprises a été dynamique et la consommation a montré des signes de reprise. Après quatre mois de recul sous l’effet d’une inflation persistante, les dépenses des ménages ont bondi de 2,7% en décembre, bien au-delà des prévisions. Ce rebond tardif s’explique en partie par l’augmentation des salaires ajustés à l’inflation et les primes de fin d’année versées aux employés.
Afin de soutenir l’économie et d’amortir l’impact de la hausse des prix, le gouvernement du Premier ministre Shigeru Ishiba, en poste depuis octobre, a adopté en décembre un plan de relance de 136 milliards d’euros incluant des réductions fiscales, des aides et des subventions destinées à stimuler la consommation et à renforcer le pouvoir d’achat.
Toutefois, malgré une épargne élevée, les consommateurs pourraient limiter leurs dépenses en raison d’une baisse des revenus réels, toujours affectés par une inflation persistante. En décembre, les prix à la consommation hors produits frais ont progressé de 3% sur un an, après une hausse de 2,7% en novembre, dépassant largement la cible de 2% fixée par la Banque du Japon. Cette situation pourrait inciter l’institution à relever de nouveau ses taux d’intérêt.
En termes nominaux, le Japon reste la quatrième économie mondiale après avoir été dépassé par l’Allemagne en 2023. Ce classement se maintient en 2024, malgré un recul de 0,2% du PIB allemand. Le PIB nominal du Japon a toutefois franchi pour la première fois la barre des 600 000 milliards de yens, soit environ 3 760 milliards d’euros au cours actuel.