Issers (Boumerdès) : Des carences dans plusieurs villages

26/01/2025 mis à jour: 06:57
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Les villageois réclament l’amélioration de leurs conditions de vie - Photo : D. R.

L’APC a connu une longue période d’instabilité, ce qui a retardé la réalisation de plusieurs projets de développement.

Très empruntées, les routes desservant les localités du sud de la ville des Issers sont dans un état de dégradation avancé. Une situation qui a contraint plusieurs transporteurs à suspendre leurs activités, obligeant les villageois à parcourir des kilomètres à pied pour rejoindre leur destination. «Certains transporteurs ont conditionné la reprise de leur activité par le revêtement du tronçon sis entre Charty et Bouider», indique un habitant d’Aït Sidi Amara.

Dans les localités voisines d’Iwanoughen et Ighomrassen, les habitants se plaignent surtout de l’absence de couverture sanitaire, précisant que les salles de soins construites dans les années 90 sont fermées depuis plusieurs années en raison de leur détérioration.

«Les autorités ont engagé des travaux en vue de leur rénovation, mais les chantiers avancent très lentement», s’indigne Saïd (44 ans). «Nos villages comptent plus de cinq mille âmes, mais pour une simple injection ou visite médicale, nous sommes obligés d’aller au centre-ville», a-t-il ajouté.

A Chelouth, un village niché au pied des montagnes, les habitants affirment n’avoir pas obtenu grand-chose dans le cadre du programme des zones d’ombre. Etroite et dégradée, la route menant vers cette bourgade est à la limite du praticable.

Le manque d’éclairage public laisse les rues plongées dans l’obscurité, tandis que l’eau n’arrive qu’une fois par semaine dans les foyers, se plaint Youcef (52 ans), soulignant que les foyers ne sont toujours pas raccordés au réseau de gaz ni à l’assainissement. «Certains achètent des citernes et d’autres parcourent de longues distances pour aller chercher de l’eau dans les sources naturelles», relate-t-il, ajoutant que le projet de raccordement des foyers au gaz est bloqué depuis plus de deux ans.

Pour se chauffer, les familles utilisent le gaz butane, mais quand celui-ci n’est pas disponible, elles se rabattent sur le bois, explique Mohamed (39 ans). Aller à l’école est une épreuve quotidienne pour les enfants du village, notamment les collégiens et les lycéens scolarisés aux Issers.

«Ces derniers souffrent du manque de transport», dit Mohamed. Pour les élèves du cycle primaire, la  priorité est la réalisation d’une cantine.  A l’heure du déjeuner, ils parcourent plusieurs kilomètres pour rentrer chez eux et manger, avant de retourner en classe, souvent épuisés. Ces difficultés insurmontables, aggravées par l’isolement et le manque de moyens, ne favorisent pas la réussite et de meilleures perspectives pour ces enfants.

Accusés d’avoir oublié le village, les élus locaux tentent de redorer leur blason. Une délégation, composée du P/APC et de fonctionnaires de la commune, s’y était rendue la semaine passée afin d’écouter les doléances des villageois.

«Le projet du gaz sera lancé incessamment par la direction de l’énergie», assure Istrati Ameur, chargé du service technique à l’APC, ajoutant qu’une enveloppe financière a été dégagée pour doter l’école primaire d’une cantine scolaire. «Nous avions un problème de terrain, ce qui a nécessité la révision des études géotechniques.

Maintenant, on attend juste le visa du contrôleur financier pour entamer les travaux», a-t-il expliqué. A noter que l’APC a connu une longue période d’instabilité. Depuis 2021, cinq P/APC se sont succédé à la tête de l’Exécutif. Une situation qui a entravé le bon fonctionnement de nombreux services et retardé la réalisation de dizaines de projets de développement.

Hausse du niveau des barrages

Le niveau de remplissage des barrages d’eau de la wilaya de Boumerdès a augmenté significativement à la faveur des dernières précipitations. La direction de l’hydraulique affirme que le barrage de Keddara est rempli à 29%, ce qui va améliorer l’alimentation  des localités du centre et de l’ouest de la wilaya en eau potable. «Ce a d’une capacité de 42,39 millions de mètres cubes était presque à sec l’été dernier. Il y a quelques années, il fournissait plus de 500 000m3/jour, mais son niveau a baissé à 8% à cause du manque de pluviométrie», indique un cadre du secteur.

Alimenté par l’oued Issers, le barrage de Béni Amrane a débordé avant-hier, mais ses capacités (7900 m3) se réduisent d’année en année à cause du phénomène d’envasement, a-t-on expliqué. Utilisé surtout dans l’irrigation, le barrage de Hamiz atteint 45% de remplissage, alors que celui de Taksebt, qui couvre près de 20% des besoins de la wilaya, a vu son niveau (27%) augmenter considérablement après les fortes pluies des derniers jours, a-t-on appris.

La production journalière d’eau au niveau de la wilaya est estimée à 200 000m3/j, dont 40% proviennent des barrages de Taksebt et de Keddara et 30% des forages, dont le nombre avoisine 150. Malgré les efforts déployés par les autorités, de nombreuses localités de la région connaissent des perturbations dans l’approvisionnement. Ce problème prévaut surtout à Boudouaou, Ouled Moussa, Ouled Heddadj, Hammadi, Khemis El Khechna, etc. R. K.

 

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