Interrogations

07/08/2023 mis à jour: 02:20
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Les agents de contrôle du ministère du Commerce font face à un été chaud. Ils sont sur tous les fronts atteints par le feu qui enflamme les prix aussi bien des produits de consommation que ceux des appareils électroménagers. 

Des descentes immortalisées par des caméras de télévision ont été opérées dans plusieurs quartiers de la capitale. Il résulte de ces actions beaucoup plus un message se voulant rassurant en direction de l’opinion publique que la recherche d’une véritable explication à la hausse vertigineuse des prix en ces temps de grande chaleur. 

Dans ce sens, les agents enquêteurs se perdent dans un interrogatoire d’ordre administratif avant d’atterrir dans le vif du sujet. Cette attitude multiplie les chances de prendre en faute les commerçants en dehors du grief principal qui se résume, bien entendu, dans la valse des prix. Les pérégrinations de ces descentes nous ont toutefois renseignés sur les artifices ingénieux qu’usent les commerçants pour arnaquer les consommateurs. Dans certains cas, la triche sur un seul produit peut atteindre les 30 DA. 

Le procédé est d’une simplicité déconcertante. Il suffit de gonfler le prix des produits affichés sur les rayons à l’instant de formaliser l’addition, fort triturée, du client crédule. Sur le fond, le travail des enquêteurs n’apporte rien de nouveau à ce qui est connu de tous. La hausse des prix est décidée au premier maillon de la chaîne de distribution pour les produits alimentaires importés et à la chaîne même production pour ce qui concerne les appareils électroménagers. L’augmentation en cascade prend fin avec l’ultime retouche du détaillant. 

Il faut rappeler que la dernière révision à la baisse de la liste des importateurs rend facile le contrôle des importations et par conséquent le suivi de la chaîne de distribution et les prix pratiqués à chacun de ses échelons. Le même réquisitoire devait être porté devant les industriels, particulièrement des marques de climatiseurs. La canicule que connaît cet été est mise à profit pour augmenter, de manière exagérée, le prix de ces articles. Malheureusement le déroulé de l’enquête des agents de contrôle ne remonte pas jusqu’aux origines de la crise. 

D’autres moyens de l’Etat peuvent prendre le relais pour mieux situer les responsabilités. C’est le souhait capital du citoyen ruiné dans son pouvoir d’achat. Les opérations de charme ne sauront jamais apporter un sentiment de protection au citoyen consommateur. Le chef de l’Etat qui place la dignité de l’Algérien parmi les priorités de son programme politique saura répondre aux interrogations de tous suscitées par les extravagances de quelques opérateurs économiques et commerçants mus par le gain facile et rapide. 

La société civile incarnée dans les associations de protection du consommateur doit soutenir l’effort des institutions étatiques pour peu que leur rôle soit reconnu et surtout encouragé. Il y va de l’intérêt général.

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