L’Algérie continue d’enregistrer de fréquentes perturbations du réseau internet. Cette situation provoque régulièrement la colère des usagers. Le ras-le-bol est surtout perceptible dans les entreprises dont les activités dépendent en grande partie ou exclusivement d’un bon débit internet (administration, services financiers).
Les élèves et les étudiants, qui suivent des cours en ligne suite à la fermeture des établissements scolaires pour limiter la propagation de la Covid-19, sont également révulsés par ces désagréments.
Pourtant, notre pays a investi des dizaines de milliards de dollars dans le secteur des TIC durant les 20 dernières années. Nous avons le plus grand réseau de fibre optique du continent, avec plus de 172 000 km. Pour connecter les Algériens, six technologies différentes sont utilisées. Cela va de l’Adsl, qui utilise le téléphone fixe, à la 4G/LTE en passant par le Ftth (une connexion avec la fibre optique jusqu’à l’abonné, qui permet des débits de plus de 100 Mbps) le WiMax (connexion sans fil pouvant aller jusqu’à 70 Mbps) et le mobile avec les 3 et 4G.
Même si dans le classement du dernier rapport d’octobre 2021 de Speed Test Global Index l’Algérie a gagné 30 places pour ce qui est de la vitesse de l’internet haut débit, en grimpant de la 171e à la 141e position, Karim Bibi Triki, ministre de la Poste et des Télécommunications, a reconnu, lors de la cinquième édition du forum Rakmana, organisé par le GAAN, que «nous sommes loin d’être à un niveau satisfaisant. Nous avons une marge d’amélioration importante à apporter par rapport au potentiel existant».
Un bon débit internet n’est pas seulement nécessaire pour naviguer sur les réseaux sociaux mais surtout pour enclencher une amélioration rapide de la qualité de service, accompagner les usagers et développer la maturité digitale du pays. Les pouvoirs publics ont aussi l’ambition de faire basculer l’administration vers la «e-administration». Le ministère de l’Intérieur, des collectivités locales et de l’aménagement du territoire s’est engagé dans une démarche de modernisation importante devant se concrétiser dans les plus brefs délais.
Cette démarche s’oriente principalement vers la transition du secteur dans l’ère numérique, avec des échanges dématérialisés, se substituant progressivement au support papier. Cela a déjà été entamé par la modernisation du service public d’état civil par l’utilisation des technologies de l’information et de la communication au niveau des communes. Cela a contribué au rapprochement de l’administration du citoyen.
Un excellent réseau internet est primordial pour le développement du paiement électronique, qui est un moyen permettant d’effectuer des transactions commerciales pour l’échange de biens ou de services. Un bon débit internet est aussi nécessaire pour développer des applications qui ont le plus d’impact chez l’utilisateur et dans la société : éducation, commerce, administration, santé, agriculture et tourisme.
Le président Tebboune a réaffirmé, lors du Conseil des ministres du 5 décembre 2021, «la nécessité d’améliorer et de renforcer le débit internet, notamment au niveau des établissements financiers, pour encourager le paiement électronique dans divers domaines». Un signal fort aussi pour éviter une inégalité territoriale.
Dans ce contexte, Algérie Télécom s’attelle à réaliser plusieurs projets visant la modernisation des principales couches de l’infrastructure réseau, en vue d’améliorer la performance et la qualité perçues chez les clients. L’opérateur public poursuit ses investissements pour la réhabilitation, la modernisation et le développement du réseau dans son ensemble.