Intégration de la Suède à l’Otan : La promesse d’Ankara à Stockholm

30/11/2023 mis à jour: 05:42
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Le Parlement turc a entamé mi-novembre l’examen du protocole d’adhésion de la Suède à l’Otan

Le ministre suédois des Affaires étrangères, Tobias Billström, a affirmé hier avoir reçu l’assurance de son homologue turc, Hakan Fidan, que son pays ratifierait l’adhésion de la Suède à l’Otan «dans quelques semaines», rapporte l’AFP. Le protocole d’adhésion de la Suède à l’Otan, qui requiert l’unanimité des 31 membres de l’Alliance atlantique, est en suspens depuis mai 2022. 

La Turquie et la Hongrie sont les derniers membres à bloquer son entrée, après avoir validé, en mars, celle de sa voisine finlandaise. Si Tobias Billström a relevé cette indication de calendrier de la part de son homologue turc, il s’est aussi montré prudent. «Bien sûr, nous ne prenons jamais rien pour acquis», a-t-il ajouté, lors d’un bref échange avec la presse avant une réunion ministérielle à Bruxelles. 
 

Il a également précisé avoir rencontré son homologue hongrois, Peter Szijjarto, qui a confirmé pour sa part que la Hongrie ne serait «pas le dernier pays» à ratifier cette adhésion.

Le Parlement turc a entamé mi-novembre l’examen du protocole d’adhésion de la Suède à l’Otan. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a levé son veto en juillet, en précisant que la décision finale revient au Parlement turc, après des mois de pression sur les dirigeants suédois, dont il a dénoncé la mansuétude envers certains réfugiés turcs et kurdes, accusés de «terrorisme» par Ankara. La ministre finlandaise Elina Valtonen s’est de son côté déclarée «très déçue» mardi, soulignant que les pays alliés avaient espéré que cette adhésion puisse être scellée lors de cette réunion de l’Otan. Elle a dit souhaiter que celle-ci puisse devenir effective «avant Noël». 

Le même jour, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken s’est entretenu avec son homologue turc, Hakan Fidan, en marge de la réunion et réitéré qu’Ankara devrait ratifier l’adhésion de la Suède «aussi rapidement que possible». «Nous attendons de la Turquie et de la Hongrie qu’elles ratifient désormais sans plus tarder cette adhésion», a déclaré pour sa part à la presse la ministre française Catherine Colonna. «Il en va de la force et de la crédibilité de notre alliance, il ne faut pas perdre un jour de plus», a-t-elle ajouté. 

La veille, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a appelé la Turquie à ratifier l’adhésion de la Suède à l’Alliance «dès que possible». «La Suède a tenu ses promesses et le temps est maintenant venu pour la Turquie de finaliser le processus d’adhésion» de ce pays, a déclaré J. Stoltenberg lors d’une conférence de presse à Bruxelles.
Par ailleurs, l’Union européenne (UE), prenant acte de l’impasse dans laquelle se trouvent ses relations avec la Turquie, a proposé hier de repartir sur de nouvelles bases et d’améliorer le dialogue et la coopération avec Ankara.
 

Différends avec l’UE

Les négociations avec la Turquie, pays candidat à rejoindre l’UE depuis 1999, sont gelées depuis 2018. Face à cette «impasse», le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, et le commissaire européen en charge des pays voisins de l’UE, Oliver Varhelyi, ont proposé aux 27 de rouvrir un dialogue à haut niveau avec Ankara, et d’améliorer leur coopération sur des sujets «d’intérêt commun», comme les migrations, l’énergie, le commerce ou l’attribution de visas aux ressortissants turcs. 

Sur les visas, O. Varhelyi a suggéré aux Européens d’accorder des visas à multiples entrées et pour de plus longues durées, une demande formulée de longue date par la Turquie. Une «modernisation» de l’accord d’union douanière entre l’UE et la Turquie est également proposée. Les échanges commerciaux entre Ankara et l’UE ont atteint quelque 200 milliards d’euros, un «record», a-t-il indiqué.
 

Prudents, les deux hommes ont toutefois insisté sur la nécessité que cette reprise du dialogue et de la coopération se fasse «étape par étape», de façon «proportionnelle» et qu’il soit possible de revenir en arrière à tout moment. Dans le contexte de la guerre en Ukraine, l’UE veut aussi discuter avec la Turquie de la meilleure façon d’empêcher la Russie de contourner les sanctions décidées par les Occidentaux, ont indiqué les deux responsables européens. La Turquie, pays membre de l’Otan qui contrôle les détroits vers la mer Noire, a refusé jusqu’à présent de prendre des sanctions contre la Russie.

Ces recommandations doivent encore recevoir l’aval des 27 Etats membres avant de pouvoir être mises en œuvre.
 

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