Le moustique tigre s’est installé définitivement en Algérie et a envahi actuellement la majeure partie du nord de notre pays. L’alerte a été donnée hier par l’Institut Pasteur d’Algérie. Selon cet organisme officiel, cette espèce a été signalée pour la première fois en 2010 à Larbaâ Nath Irathen, wilaya de Tizi Ouzou, mais son installation effective n’a été constatée qu’en 2015 dans la ville d’Oran (Aïn Turk).
L’Institut Pasteur confirme qu’en dix ans, le moustique tigre est présent dans plus de 60% des régions du Nord, ce qui place l’Algérie au niveau 1 après le zéro, sur une échelle de 5 avant la pandémie.
Originaire des forêts tropicales d’Asie du Sud-Est, le moustique tigre (Aedes al-bopictus) s’est adapté à divers environnements, entre autres humain, et se développe dans les eaux stagnantes pré-férentiellement dans des environnements urbains et périurbains, en profitant d’une multitude de récipients (vases, pots, bidons, gouttières…), dans lesquels il pond ses œufs dans de petites quantités d’eau.
Le moustique tigre, d’après l’Institut Pasteur, aime se nourrir sur l’être humain et se répand rapidement, parce qu’il a besoin juste d’un peu d’humidité et d’endroits sombres pour se multiplier. Il pique pendant la journée, principalement à l’aube et au crépuscule, le plus souvent à l’extérieur des maisons. Il est, particulièrement, agressif envers l’homme et est plus actif durant la période de mai à novembre.
Le ministère de la Santé rassure qu’actuellement, en Algérie, en dehors des inconforts causé par les piques, aucun cas de maladie transmissible par ce moustique n’a été enregistré en l’absence de cas autochtones de ces maladies. De leur côté, les spécialistes de ce moustique notent que la dangerosité de ce dernier réside dans le fait qu’il soit vecteur de transmission de trois virus, le zika, la dengue et le chikungunya.
Selon eux, la dengue a déjà été détectée à Sétif, sur des personnes revenues au pays d’un voyage d’une zone endémique. De grande taille, avec des rayures noires et blanches, le moustique tigre a été importé d’Europe, particulièrement de France.
Ce moustique, expliquent les spécialistes, ne vole pas plus de 200 mètres et a été importé sur du textile, des pneus usagés ou des pots de fleurs. Localisé dans plusieurs wilayas du nord du pays, ses piqûres provoquent des brûlures et des cloques qui, en cas d’infection, paralysent, précisent les spécialistes, les membres inférieurs et supérieurs.
Une propagation qui a fait d’ailleurs, remonter le classement de l’Algérie du niveau zéro avec quelques cas épars, au niveau 1, avec une présence dans plusieurs régions, sur une échelle de cinq, avant d’arriver à la pandémie.
En 2013, sur décision ministérielle, le département de la Santé a mis en place un Comité d’experts chargé de la prévention et de la lutte contre les arboviroses, qui a pour missions notamment la veille sanitaire à travers l’évaluation des risques, la prévention et la lutte contre les arboviroses.
En 2019, un dispositif de surveillance et de lutte contre les arboviroses transmises par Aedesalbopictus a été diffusé sous forme d’instruction ministérielle à l’ensemble des 48 Directions de la santé et de la population (DSP) à l’effet de le mettre en œuvre.
Dans ce sens le ministère de la Santé appelle les citoyens à adopter des gestes simples et peu contraignants pour participer à la lutte contre la prolifération des moustiques et l’introduction des virus, à savoir la suppression des eaux stagnantes qui favorisent la reproduction du moustique autour des domiciles (soucoupes des pots de fleurs, vases et ustensiles usagés, etc.), de changer l’eau des vases plusieurs fois par semaine, de vérifier le bon écoulement des gouttières, de supprimer les pneus usagés et tout autre objet pouvant se remplir d’eau. Aussi de couvrir les réservoirs d’eau : bidons, citernes, bassins avec un voile ou un simple tissu ainsi que les piscines hors d’usage.