Instantané - Grondement des eaux : quelle leçon retenir ?

27/05/2023 mis à jour: 16:14
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Les images que viennent de nous renvoyer ces derniers jours les réseaux sociaux concernant la furie des eaux – suite aux abondantes pluies diluviennes – qui a déferlé en cette saison printanière, période peu encline à ce genre de grondement de Dame Nature,  sur nombre de villes aussi bien dans l’est que dans le centre du pays, générant des pertes humaines (deux enfants) et des dégâts matériels, n’est pas sans nous rappeler les flots qui se sont abattus sur Alger, notamment Bab el Oued, quartier envahi littéralement par les eaux boueuses, un certain 10 novembre 2001.

L’on se souvient aussi que le 26 novembre 2007, presque le même scénario se répéta : de violentes précipitations charriant à partir des hauteurs d’Alger des tonnes de gadoue, d’éboulis de gravats et de rocaille qui auraient pu être évités s’il y avait des ouvrages hydrauliques, une ceinture de gabions, voire un drainage approprié de part et d’autre des versants à même d’atténuer le grondement de Dame Nature qui, tôt ou tard, finit par reprendre ses droits.

Depuis, ce type de scénarii, on l’a vécu moult fois, lorsque le ciel gronde. L’on a également en mémoire la force et la taille des torrents qui avaient dévalé, en 2008, le long des rives de l’oued de Ghardaïa, engendrant des crues. Au-delà du «mektoub», argument échappatoire qui est mis, à chaque fois, en avant, la leçon n’est toujours pas retenue.

L’implantation de galetas et autres cagibis dans les lits d’oued, les avaloirs bouchés si leurs couvercles ne sont pas «chipés» par une canaille qui cherche à ramasser le sou de manière machiavélique, l’absence de gabionnage censé retenir les tertres comme à Khemisti, sans omettre, bien sûr, de signaler ces monticules de matériaux de constructions, tassés par-ci, par-là à travers nos cités et qui, à la moindre giboulée, se voient emportés vers la mer, autant d’éléments que d’aucuns pointent du doigt…

Il est vrai qu’on a beau être redondant sur le danger que courent les squatters des lits d’oued. Les exemples ne sont pas rares aussi bien à l’intérieur du pays que dans les grandes mégapoles traversées par les bassins versants.

Nous nous aventurons à braver le péril en occupant inconsciemment des sols à hauts risques. Il s’agit, en effet, de ces territoires de fortune qu’on croit asséchés et sur lesquels des masures sont dressées en dur comme en pisé sans que les indus pensionnaires soient rappelés à l’ordre. N’est-ce pas qu’un oued dormant peut renouer à n’importe quel moment, de jour comme de nuit, avec ses affluents pour aller grossir le cours d’eau ? A méditer.

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