Ces dernières années, certains espaces à Alger font l’objet de réaménagement alors que d’autres sites connaissent des opérations de requalification, à l’image du front de mer du commandant Abderrahmane Mira ou du côté des quais de la pêcherie que surplombent les voûtes de l’Avenue Che Guevara bordée par les beaux immeubles haussmanniens, érigés lors de la seconde moitié du XIXe siècle.
L’avenue de l’ALN, sombre façade qui donne sur la mer, a été relookée, il y a une dizaine d’années et est devenue plus agréable aux usagers qui l’empruntent jusqu’aux Sablettes et bien au-delà. Le mur en tôle, érigé en guise de barrières, qui séparait le port de l’ex-voie qu’on appelait «la Moutonnière» a laissé place à une vue plus ouverte et plus avenante. Cela d’une part. D’autre part, on a décloisonné la vue sur la voie ferrée qui prend naissance de la gare d’Alger, ce qui rend l’espace urbain plus spacieux.
Les pouvoirs publics se sont, par ailleurs, attelés à enjoliver le parcours en question, en utilisant un revêtement mural et autour de portiques aménagés ici et là, avec un matériau qui puise de notre patrimoine, comme le «zelidj». Certaines figures, martyrs de notre glorieuse révolution, sont déployées en sculpture pour la postérité, à l’image des silhouettes des quatre martyrs de la rue des Abderrames, en l’occurrence Ali Ammar dit Ali la Pointe, Hassiba Ben Bouali, P’tit Omar (de son nom Yacef) et Mahmoud Bouhamidi, personnage qu’on a rajouté sur le socle après l’avoir omis, ou encore ce piédestal sur lequel trône un docker dont le dos ploie sous une lourde charge.
Le long d’un tronçon, le quidam croise certaines effigies d’acteurs de la guerre de Libération nationale, des ouvrages déclinés en saillie que l’artiste n’a pas tout à fait réussis. Le visiteur voit aussi défiler sous ses yeux ces personnages aux dimensions difformes qui arborent sur des carreaux de céramique – dont certaines pièces partent en lambeaux – les costumes traditionnels des différentes régions du pays. Quand bien même l’idée est en harmonie avec notre histoire, la réalisation confiée à l’atelier dont on tait le nom, n’en reste pas moins inélégante, voire grossière sur le plan artistique.