Inondations de Béchar : Les opérations de secours se poursuivent

11/09/2024 mis à jour: 02:01
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La Protection civile a mobilisé tous les moyens dont elle dispose pour venir en aide aux citoyens sinistrés - Photo : D. R.

Les précipitations enregistrées dans les wilayas du Sud-Ouest «sont supérieures à celles qu’a connues la région en octobre 2008. C’est grâce à l’anticipation qu’on a eu moins de dégâts», constate le colonel Farouk Achour, directeur de l’information et des statistiques à la DGPC.

Le colonel Farouk Achour, directeur de l’information et des statistiques de la Direction générale de la Protection civile (DGPC), est revenu hier, lors de son intervention sur la Chaîne 3, sur les dispositions prises suite aux inondations à Béchar. Il a aussi abordé le rôle de la prévention des risques et de la nécessité d’éviter de construire, par exemple, dans les lits des oueds et les périmètres situés à l’aval des barrages.

Selon M. Achour, il s’agit de «reprendre le fonctionnement normal de l’ensemble des services publics le plus rapidement possible, la réouverture des routes pour assurer la mobilité et le transport. Il faut savoir que les précipitations étaient impressionnantes : 120 millimètres durant 24 heures.

C’est pratiquement l’apport enregistré toute l’année que la région a reçu en seulement 24 heures, ce qui a généré une remontée des eaux des oueds, des coupures de routes et des infiltrations d’eau au niveau des habitations». Il ajoute que «les précipitations sont supérieures à celles qu’a connues la région en octobre 2008. C’est grâce à l’anticipation qu’on a eu moins de dégâts.

Il faut savoir qu’il y a eu un BMS qui a touché pas seulement la ville de Béchar, mais également Naâma, Beni Abbès, Timimoun, Tamanrasset, Illizi, Tiaret, El Bayadh, Saïda et Sidi Bel Abbès. Des mesures d’anticipation ont été prises, notamment la mise en alerte de l’ensemble des moyens, l’ensemble des modules qui concernent le risque inondation, mais également à travers des radios locales, informer la population sur les conduites à tenir pour éviter à ce qu’on ait des pertes humaines».

Si un Fonds de garantie est institué pour prendre en charge ce type de sinistre, il faut savoir que beaucoup de choses ont changé en matière de réglementation ces dernières années, notamment avec la nouvelle loi sur les risques majeurs mais également sur les financements qui sont prévus en matière d’abord de prévention, notamment à travers la garantie des collectivités locales qui «donnent des montants importants au niveau des wilayas pour traiter les points noirs à l’effet d’éviter qu’on ait des dommages importants.

Pour l’année 2023, il y a quand même un milliard de dinars qui ont été octroyés au niveau de 6 wilayas. Vous avez également plus de 2 milliards de dinars qui ont été octroyés au niveau des wilayas de Skikda, Jijel, Constantine, Tizi ouzou et Sétif. Cela a touché 66 communes.

Donc il y a énormément de choses qui sont faites sur le terrain pour essayer de gérer de façon préventive ce risque». Les instructions ont été données pour la prise en charge de l’ensemble des citoyens à l’effet de leur assurer un accompagnement pour augmenter un peu la résilience de notre société.

Beaucoup a été fait en matière de gestion des catastrophes majeures, surtout dans la prévention. A ce titre, le colonel Achour rappelle l’existence du «Fonds de solidarité de garantie des collectivités locales, qui joue un rôle important pour accompagner les wilayas quand il y a ce genre de soucis pour la prise en charge efficace et efficiente, à l’effet d’éviter qu’on ait des dommages, et la prise en charge de l’ensemble des préoccupations des citoyens au niveau de ces zones dites inondables».

Carte nationale d’inondabilité

L’évaluation globale par rapport aux dégâts occasionnés se poursuit. Il y a eu une réunion à la wilaya avec l’ensemble des directeurs d’exécutif et la commission de sécurité. Des instructions ont été données sur la nécessité de prendre en charge avec célérité l’ensemble des préoccupations des citoyens de la région.

Il y aura en outre un suivi par les pouvoirs publics pour apporter des solutions à l’ensemble des doléances.  «Cela prend du temps parce qu'il faut savoir qu’il y a des opérations d’évaluation qui ne peuvent se faire qu’après épuisement total des eaux.

Des moyens importants ont été dégagés. Il y a eu la mise en alerte des moyens opérationnels. Nous avons, au niveau de la Direction générale de la Protection civile, constamment une coordination étroite avec le service de la météo, ce qui permet d’avoir à l’avance des informations utiles qui nous aident à mettre en place rapidement le dispositif. On s’est basé aussi sur la carte opérationnelle risque d’inondation, qui existe dans notre base de données», dira-il.

«L’apport en eau était tellement conséquent sur une durée restreinte, que cela a engendré la coupure de certains axes routiers et retardé l’arrivée de certains moyens. Malgré cela, des moyens aériens ont été mis à notre disposition par l’ANP, ce qui a permis de faire rapidement acheminer des équipes spécialisées, constituées de 220 éléments, au niveau de la ville de Béchar.»

Il cite les textes de la nouvelle loi qui apporte des précisions claires, notamment l’article 31-32 de la loi du 24-04 du 26-02-2024 qui «nous donne des outils juridiques pour intervenir et interdire l'occupation des sols, surtout dans les zones inondables. Cela permet aussi d’avoir un plan de prévention qui aide à prendre en charge l’ensemble des risques, notamment le risque inondation.

On a aussi des outils pour avoir une carte nationale d’inondabilité qui permet d’avoir un aperçu sur l’ensemble des zones inondables, ce qui permet quand on met en place des plans d’occupation de sol, de prendre en considération cet aspect-là. Ces textes doivent être appliqués avec rigueur». 

 

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