Injustice foncière au quartier El Harrouchi dans la commune d’Aïn El Berda (Annaba)) : Les habitants des 42 logements interpellent les autorités

29/12/2024 mis à jour: 03:18
481
Des citoyens sont dans une situation de précarité administrative (Photo : El Watan)

Les résidants des 42 logements du quartier El Harrouchi, à Aïn El Berda, wilaya d’Annaba, sont confrontés à une situation foncière problématique depuis près de cinq décennies. Leurs habitations, acquises en 1976 contre 7000 DA, restent sans régularisation malgré le paiement intégral du montant d’achat et leur occupation ininterrompue.

 En octobre 2023, une enquête menée par la direction des Domaines a confirmé que l’assiette du terrain où sont implantées ces habitations appartient aux biens de l’Etat. Cependant, une ambiguïté persiste : bien que la parcelle relève du domaine public, les logements ne sont pas reconnus comme partie intégrante de ce domaine, selon les déclarations des services communaux et de l’agence foncière. Ce flou administratif se traduit par un jeu de renvoi des responsabilités entre les différentes instances. L’agence foncière affirme que les habitations ne relèvent pas de ses attributions, tandis que les services communaux déclarent ne pas être en mesure de régler ce problème. 

Résultat : les habitants se retrouvent dans une impasse. «La mairie se décharge complètement et nous demande d’aller voir ailleurs. Nous sommes démunis et ne savons plus vers quelle administration nous tourner», témoigne un résidant exaspéré. Face à cette situation inextricablement mêlée, les habitants ont sollicité à maintes reprises les autorités locales, du président de l’Assemblée communale au wali, en passant par le chef de daïra et le secrétaire général de la wilaya. Pourtant, aucune solution concrète n’a été apportée jusqu’à présent, selon eux. 

Dans une lettre adressée au secrétaire général de la wilaya, qui préside la commission technique, dont El Watan détient une copie, les résidants demandent : «La création d’une commission réunissant toutes les directions concernées afin de situer les responsabilités et trancher définitivement sur ce dossier». 

Pour ces habitants, cette situation est intolérable. «Cela fait 48 ans que nous vivons dans des logements sans actes de propriété ni livrets fonciers. Nous avons payé le prix d’achat en 1976, mais à ce jour, aucune régularisation n’a été réalisée. C’est un véritable déni de justice», déplorent d’autres résidants. L’absence de documents officiels complique considérablement leur quotidien. En effet, il leur est impossible d’obtenir des prêts ou de transmettre légalement ces biens à leurs héritiers.

 Ce dossier met en lumière une problématique plus large liée à l’absence de suivi dans la régularisation des biens immobiliers en Algérie. De nombreux citoyens se retrouvent ainsi dans une situation de précarité administrative, parfois pendant des décennies, sans solution en vue. 

Les résidants des 42 logements d’El Harrouchi appellent les autorités locales et nationales à agir rapidement. Ils demandent la mise en place d’un cadre clair pour régulariser leur situation, avec la participation de toutes les institutions concernées au sein d’une commission technique dédiée. Dans leur cri de détresse, ils déclarent : «Nous souffrons depuis trop longtemps. Nous exigeons une solution immédiate ! 

C’est une honte pour la wilaya d’Annaba que ce problème perdure depuis 1976.» Le temps presse, et les habitants espèrent que leurs voix trouveront enfin écho auprès des responsables, afin qu’une justice tant attendue leur soit rendue.    

Copyright 2025 . All Rights Reserved.