Infrastructures de la santé à Constantine : Des défaillances à tous les niveaux

09/03/2024 mis à jour: 04:40
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Le CHU Benbadis subit une énorme pression à cause des transferts anarchiques des malades

Le secteur de la santé dans la wilaya de Constantine connaît depuis des années de sérieux dysfonctionnements dans certains établissements hospitaliers stratégiques. Des dépassements ont toujours été dénoncés par une partie du personnel médical et malheureusement démentis par les différents responsables de ce secteur. 

Ce dernier gangrené par des problèmes de gestion, qui se traduisent par de graves manquements, est revenu encore une fois pour faire l’actualité lors de la première session de l’APW de Constantine de l’année en cours. En présentant le bilan de l’année écoulée, le wali Abdelkhalek Sayouda n’a pas manqué de tirer dans tous les sens pour dénoncer les maux qui rongent la santé dans la wilaya.

 Il a affirmé avoir réussi à mettre fin à une situation de stagnation qui a perduré et qui est caractérisée par de nombreux problèmes compliqués provoquant la dégradation des infrastructures, parvenant à régler certaines anomalies. 

Parmi tant d’absurdités signalées dans ce secteur, M. Sayouda a cité les cas des infrastructures de santé fermées, sans raison valable à Constantine et El Khroub. Notons à titre d’exemple, la polyclinique de la chirurgie dentaire d’El Khroub, qui n’est pas opérationnelle à cause de quelques infiltrations d’eau. Pis encore, les chirurgiens dentistes et les paramédicaux sont payés sans accomplir leur travail. 

Le wali a promis son ouverture au cours de cette semaine, après avoir pris des mesures particulières, selon ses dires. Dans le même sillage et quand on évoque les dépassements et les dysfonctionnements en terme de gestion, le CHU Benbadis s’invite systématiquement. Le premier responsable de la wilaya a fait savoir que certains travailleurs sont payés sans venir à l’établissement. Il a cité le cas d’un employé qui gère un fast-food en face du CHU et perçoit son salaire sans travailler. 

Il compte parmi ses clients des employés du CHU, mais il n’est jamais dénoncé même durant les mouvements de protestation par les syndicats. Le wali a avancé sans trop s’étaler qu’il existe également des dépassements dans les marchés publics dans ce secteur. Il s’est contenté de dire  que «La santé est malade à Constantine» et qu’il existe des Constantinois qui agissent contre l’intérêt de leur wilaya. 
 

L’hôpital Didouche Mourad ciblé 

Un véritable bras de fer a été révélé lors de l’APW par le chef de l’exécutif. Ce dernier a annoncé des décisions pour la prise en charge du malade, dont la récupération du siège de l’ex-Institut supérieur des cadres de la jeunesse et libéré par la suite par l’école de finances et de la comptabilité, qui a bénéficié d’un nouveau siège à Ali Mendjeli. L’établissement sera transformé en annexe du CHU Benbadis et recevra certains services. 

Des maisons de la culture à Aïn Abid, Ibn Ziad et Hamma Bouziane feront l’objet également d’une étude pour être proposées comme des structures de santé afin de réduire la charge au CHU. 

Par ailleurs, les conflits et les problèmes au niveau de l’hôpital Didouche Mourad ont été mis sous la lumière dans l’intervention du wali. Ce dernier a pointé du doigt le service offert par cet hôpital d’une capacité de 240 lits. Il a fait savoir que l’infrastructure a connu un recrutement illégal d’employés dépassant le double de sa capacité. 

En termes de chiffres, il a précisé que la capacité de l’hôpital est de 500 travailleurs, alors qu’il compte aujourd’hui 1221 employés, dont 11 professeurs. Toute cette armada ne fait rien, pourtant les lieux sont dotés de tous les équipements nécessaires. Pis encore, suite à des conflits internes, tout un service doté d’équipements neufs a été fermé, pénalisant en premier lieu les malades. Nous avons appris auprès d’une source à la direction de la santé que les malades sont souvent transférés sans raison valable de l’hôpital Didouche Mourad vers le CHU de Constantine. 

Cependant, certains médecins de l’hôpital en question ont rejeté toutes ces accusations, soulignant que ce recrutement avait eu lieu durant la pandémie de la Covid pour une meilleure prise en charge des patients. «Donc, c’est la DSP qui doit faire le dispatching du personnel à travers les structures de santé existantes dans la wilaya selon les besoins des régions et ne pas accuser les gens d’avoir refusé de travailler», a souligné un médecin de l’hôpital de Didouche Mourad.    

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