Industrie du luxe : Face au boom de la demande, Hermès s’agrandit

09/04/2023 mis à jour: 00:57
AFP
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Photo : D. R.

Depuis 2010, Hermès a ouvert dix maroquineries en France portant à 4700 le  nombre d’artisans selliers-maroquiniers au sein du groupe. Quatre autres  projets de manufactures sont en cours.

Dans une salle baignée de soleil, Alexia Agostinho, 35 ans, se concentre sur un sac Hermès. Comme elle, quelque 170 artisans travaillent dans cet atelier de Normandie, la 21e manufacture inaugurée par le groupe de luxe Hermès pour répondre à une demande mondiale toujours plus forte.

«On est fier», raconte Alexia Agostinho, Normande, qui a débuté chez Hermès en 2021 dans l’autre maroquinerie du groupe de la région, à Val-de-Rueil, et qui «ne se voit pas faire autre chose». «C’est hyper satisfaisant de fabriquer un produit de A à Z», explique cette ancienne contrôleuse de microbiologie dans un groupe pharmaceutique.

En activité depuis janvier, la maroquinerie de Louviers, bâtiment de briques, de bois et de verre, étendu sur 6200 m2 et conçu par l’architecte Lina Ghotmeh, devrait accueillir 260 artisans à terme. Hermès a la particularité de recruter sans critère d’âge, de sexe ou d’expérience. Beaucoup d’employés ont ainsi une vie professionnelle antérieure.

La sellerie-maroquinerie, cœur de métier de l’entreprise, représentait en 2022 43% des ventes d’Hermès qui ont atteint 11,6 milliards d’euros. «La croissance année après année est de l’ordre de 7% en volume», explique à l’AFP Guillaume de Seynes, directeur général pôle amont et participations du groupe Hermès. «On est sur cette dynamique très forte et on reste sur un modèle de fabrication artisanale.

Pour générer de la croissance, il faut former et accroître le nombre de nos artisans», ajoute-t-il. «Malgré l’augmentation de nos capacités - on a aujourd’hui 4700 artisans pour la maroquinerie - la demande semble toujours plus forte», dit-il.

«Pour le cuir, on n’arrive pas à créer plus de 250, 300 nouveaux postes par an car cela demande beaucoup de formation», avait déclaré Axel Dumas, gérant du groupe lors de la présentation des résultats annuels. Il faut en moyenne 15 heures à un artisan pour réaliser un sac Hermès.

«Il y a toujours une paire de sacs qui arrivent dans la journée (dans les boutiques) pour que chacun ait la possibilité d’avoir un sac», avait déclaré Axel Dumas lors de la présentation des résultats. Il s’agit donc souvent «d’avoir de la chance» pour trouver le sac de son choix dans un magasin Hermès.

Le plus vieux métier d’Hermès

La particularité de la maroquinerie de Louviers est qu’elle intègre la fabrication de selles qui jusqu’ici était réservée au siège du groupe, rue du Faubourg Saint Honoré, à Paris. Si le groupe n’en vend que «quelques centaines par an», les ventes de selles, son plus ancien métier, sont aussi en expansion, les Etats-Unis étant le premier marché.

Marie Lefeuvre, 34 ans, ancienne monitrice d’auto-école, travaille sur une de ces selles. «Je voulais un métier serein, dynamique et travailler avec mes mains», explique cette cavalière, «un métier palpable». «Ce sont des objets qui se transmettent, que l’on peut réparer», rajoute-t-elle le sourire aux lèvres.

Les selles Hermès sont réalisées en «double sur-mesure», c’est-à-dire du sur-mesure pour le cheval et pour le cavalier. Le premier prix est de 7300 euros.

«On a une vraie croissance de nos ventes de selles», confirme à l’AFP Guillaume de Seynes sans donner de détails chiffrés. «On a lancé un certain nombre de nouveaux modèles, fait des partenariats avec des cavaliers, on a donné plus de visibilité», ajoute-t-il, «on ne voulait pas que ce soit juste un conservatoire du plus vieux métier d’Hermès».

Depuis 2010, Hermès a ouvert dix maroquineries en France portant à 4700 le nombre d’artisans selliers-maroquiniers au sein du groupe. Quatre autres projets de manufactures sont en cours.  

 

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