Des associations, des comités de village et des institutions organisent des festivités pour marquer le Jour de l’an amazigh 2972.
Les rites de Yennayer et leur symbolique prennent une dimension plus large, notamment en Kabylie avec des activités qui dépassent désormais le cadre restreint de la célébration familiale.
La fête du Nouvel An amazigh est perpétuée, ces dernières années, dans une ambiance plurielle car, au-delà de la fête familiale autour du repas (couscous au poulet), les associations, les comités de village et les institutions organisent des festivités pour marquer cet événement de manière grandiose.
Dans la wilaya de Tizi Ouzou, les citoyens comptent fêter cet événement dans la communion, et ce, à travers des festivités prévues dans les différentes localités.
La direction de la culture et des arts a mis sur pied un programme d’activités qui s’étalent sur presque une semaine. Le coup d’envoi de cette célébration sera donné aujourd’hui, samedi, durant l’après-midi, avec une démonstration du rituel de Yennayer avec le comité de village Tanalt de la commune d’Imsouhel et l’association culturelle Yessis Idurar.
La troupe folklorique locale ouvrira aussi le bal de l’animation artistique de la fête. Une exposition permanente d’anciens objets traditionnels, de livres amazighs et le marché de Yennayer sera également mise en place par des participants venus de Tamanrasset (Office National du Parc Culturel d’Ahaggar), de Khenchela, du musée du Bardo, El Bayadh, du CNRPAH d’Alger et de l’Ecole des beaux-arts d’Azazga pour étaler leurs produits dans une atmosphère de diversité. Les différentes variétés de l’art culinaire amazigh seront exposées durant cette manifestation.
Dans le même sillage aussi, une journée d’étude sous le thème « Yennayer, socle national, culturel et identitaire » figure dans le programme des activités de la maison de la culture Mouloud Mammeri.
Elle sera animée, demain, par des enseignants-chercheurs et des auteurs de livres en tamazight, dont on peut citer, entre autres, Hacène Halouane, maitre de conférences à l’université de Tizi Ouzou, Farid Boukhlef, chercheur au Centre national de recherche en Langue et culture amazighe (CNRLCA) de Béjaia, Djamel Laceb, auteur, Hamid Bilek, archéologue, Farid Rabia, enseignant et Mohamed Akli Ikherbane, docteur en archéologie. Par ailleurs, toujours dans le cadre des festivités du Jour de l’An berbère, un hommage sera rendu au comédien et dramaturge, Mohia.
Et ce, à travers les interventions d’universitaires qui décortiqueront, à l’occasion, l’œuvre et le parcours de cet homme de culture disparu en 2004. Farida Hacid, Amar Laoufi et Ghania Mouzarine ainsi que Saïd Chemakh de l’UMMTO interviendront lors d’une table ronde intitulée «L’apport de l’œuvre d’expression amazighe de Mohia à la culture algérienne».
Pour ce qui est de la journée de mardi, un hommage sera rendu à la diva de la chanson kabyle Nouara, à 14 heures, au niveau du théâtre régional Kateb Yacine. Nouara sera honorée pour tout ce qu’elle a donné, durant sa carrière, pour la culture qu’elle a enrichi par ses productions artistiques, notamment ses Ichewiqen inspirés du patrimoine immatériel kabyle. Elle a su préserver ce chant ancestral menacé de disparition.
De la poésie, du théâtre et de la musique sont également au menu de ces journées dont une partie du programme sera réalisée dans plusieurs localités de la wilaya de Tizi Ouzou, comme Sahel (Bouzeguène), Azazga, Tizi Gheniff, Maâtkas, Aït Aïssa Mimoune et Aïn El Hammam.
Radio Tizi Ouzou annonce aussi un programme qui sera consacré par une journée portes ouvertes sur les ondes de ce média régional de 7h jusqu’à minuit.
Dans les localités aussi, plusieurs communes seront au rendez-vous avec Yennayer. Dans la daïra de Tigzirt, Azra qui a décroché le premier prix du concours du village le plus propre de la wilaya de Tizi Ouzou, a accueilli une équipe de la télévision nationale qui réalise une émission sur le rituel de la fête de Yennayer dans cette bourgade.
D’autres localités aussi préparent une grande « waada » avec du couscous au poulet qui sera offert aux habitants généralement à la placette du village où se déroulent des activités culturelles prévues pour la circonstance.
En somme, jadis, la fête se déroulait au sein de la famille avec le rituel restreint, mais aujourd’hui, elle est célébrée dans une ambiance plurielle.