Week-end sanglant au Burkina Faso : Le bilan de l’attaque contre le village de Seytenga passe à 79 morts

15/06/2022 mis à jour: 03:08
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Le Burkina Faso a entamé hier un deuil national de trois jours après l’attaque dans la nuit de samedi à dimanche à Seytenga, la plus meurtrière depuis un an dans ce pays régulièrement frappé par les djihadistes depuis 2015.

Au moins 79 personnes sont mortes dans l’attaque perpétrée par des djihadistes présumés dans la nuit de samedi à dimanche contre la commune de Seytenga, dans le nord du Burkina Faso, selon un nouveau bilan communiqué par le gouvernement hier, cité par l’AFP. «Vingt-neuf nouveaux corps ont été retrouvés.

Ce chiffre s’ajoute à la cinquantaine de corps sans vie déjà trouvés, portant le bilan provisoire des victimes des tueries à 79 morts», a indiqué un communiqué du gouvernement, qui précise que les recherches se poursuivent. La progression de l’armée est «ralentie» par la probabilité de bombes artisanales placées «par les terroristes pour miner le site», poursuit le texte.

Il s’agit de la deuxième attaque la plus meurtrière enregistrée au Burkina Faso, après celle de juin 2021 contre le village de Solhan, où 132 personnes ont été tuées, selon le gouvernement, 160, selon des sources locales.

Selon l’Union européenne qui a condamné l’attaque de Seytenga, le bilan pourrait atteindre une centaine de morts. Seytenga a déjà été frappé deux jours plus tôt, jeudi, par une attaque djihadiste qui avait tué 11 gendarmes. Selon plusieurs déplacés, la gendarmerie a quitté le village le lendemain.

«Enième massacre»

Hier, l’heure était au deuil et à l’inquiétude dans le pays. «Où va le Burkina ?» s’interrogeait le quotidien privé Le Pays, évoquant la «barbarie à nulle autre pareille» du sanglant assaut du week-end à Seytenga, situé dans la province sahélienne du Séno. «Il faut engager une guerre décisive !» réclamait le média en ligne Wakat Sera, tandis que le quotidien privé Aujourd’hui au Faso déplorait «un énième massacre qui enjoint à plus de vaillance et de combativité».

Un deuil national, décrété par le président de la transition, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, a débuté hier et s’achèvera vendredi. Il est «observé sur toute l’étendue du territoire national, en mémoire des victimes de l’attaque perpétrée par des individus armés non identifiés contre la commune de Seytenga», a indiqué le décret.

Après l’arrivée au pouvoir du lieutenant-colonel Damiba, qui a renversé le président Roch Marc Christian Kaboré, accusé d’inefficacité contre l’insécurité, les attaques de ces mouvements affiliés à Al Qaîda et l’Etat islamique avaient marqué le pas. Mais elles ont repris et tué près de 300 civils et militaires ces trois derniers mois.

Début avril, des leaders communautaires et des combattants de groupes armés locaux ont entamé des pourparlers avec l’aval du gouvernement, essentiellement dans le nord et l’est du pays.

Ces régions frontalières du Mali et du Niger sont les plus touchées par la violence djihadiste.

On estime que depuis 2015 les attaques ont fait des milliers de morts et près de deux millions de déplacés au Burkina. 

Selon l’ONG Acled, le Burkina Faso a connu en 2021 davantage d’attaques meurtrières que le Mali ou le Niger, eux aussi régulièrement frappés. 

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