Les États-Unis vont vendre pour 440 millions de dollars de munitions et de pièces détachées à Taïwan, a annoncé ce jeudi 29 juin le département d'État américain.
La Chine, qui revendique l'île autonome, a condamné la vente ce vendredi. De taille modeste, elle n'élargit pas le spectre des armes américaines livrées à Taïwan, mais elle intervient au moment où Washington et Pékin tentent de stabiliser leurs relations orageuses.
«Une capacité défensive crédible»
Dans une notification au Congrès, le département d'État américain a annoncé la vente de munitions pour canons de calibre 30 mm pour 332,2 millions de dollars, et des pièces détachées pour armement et véhicules militaires pour 108 millions. Ces ventes aideront Taïwan à «maintenir une capacité défensive crédible», mais «ne modifieront pas l'équilibre militaire de base dans la région», a assuré le département d'État. Le Congrès américain a le droit de refuser cette vente d'armes, mais une telle éventualité est très improbable, alors que la plupart des parlementaires font pression pour que les États-Unis augmentent leur soutien militaire à Taïwan face à la Chine.
«La ferme opposition de la Chine aux liens militaires américano-taïwanais et aux ventes d'armes américaines à Taïwan est constante et claire», a réagi vendredi Mao Ning, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. «Les États-Unis doivent respecter le principe d'une seule Chine», qui les empêche en théorie d'avoir des relations avec l'île «et cesser de mettre en danger la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan», a-t-elle souligné lors d'un point presse régulier. La Chine estime que l'île est l'une de ses provinces, qu'elle n'a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949. Elle n'a pas exclu de la reconquérir par la force si nécessaire.
Les États-Unis vendent depuis longtemps des armes à Taipei, tout en ne reconnaissant diplomatiquement que Pékin. Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a effectué mi-juin une rare visite dans la capitale chinoise, au cours de laquelle les deux parties ont campé sur leurs positions concernant Taïwan, tout en espérant maintenir la communication afin d'éviter que les tensions ne dégénèrent en confrontation armée.