Walid Oubraham. Technicien supérieur en arboriculture à l’Institut technique d’arboriculture fruitière et de la vigne (ITAFV) de Takerietz, à Béjaïa : «Nous devons aider les agrumes à s’adapter au changement climatique»

11/02/2024 mis à jour: 22:48
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Photo : D. R.
  • Quels sont les effets du changement climatique que vous avez observés et qui ont impacté la filière agrumicole ?

Le changement climatique a eu des effets négatifs sur le verger algérien d’une manière général. On peut corriger cela via un apport hydrique avec l’irrigation. Ce qui n’est pas le cas avec les fortes chaleurs face auxquelles on ne peut rien.

Pour le moment il n’y a pas eu une forte influence sur le verger agrumicole. Ce qui est important maintenant est de procéder à un bon entretien de l’arbre et lui assurer une irrigation régulière et équilibrée.

En outre, il faut travailler beaucoup plus sur le plan variétal.  Il y a aussi un autre facteur à ne pas négliger. C’est celui du taux d’humidité dominant. Pour les agrumes, le seuil tolérable oscille entre 55 et 65%. C’est pour cela que la culture des agrumes connaît une réussite près des régions côtières.

  • Comment les fortes chaleurs impactent les agrumes ?

L’arbre, comme un être humain, transpire, lorsque la chaleur est forte. C’est ce que nous qualifions en arboriculture d’évapotranspiration. Pendant les périodes de chaleur intense, le sol des vergers peut s’assécher et s’appauvrir, ce qui peut avoir un impact négatif sur la santé des arbres. C’est pourquoi il est important de surveiller le niveau d’humidité du sol et d’apporter de l’eau supplémentaire si nécessaire. Cependant, fournir de l’eau aux arbres n’est pas toujours une tâche simple.

La quantité d’eau nécessaire dépend de différents facteurs, tels que l’espèce de l’arbre, sa taille et les conditions météorologiques. En outre, le type de sol du verger peut également influer sur la quantité d’eau nécessaire. Par exemple, un sol sablonneux a tendance à se drainer plus rapidement, tandis qu’un sol argileux retient l’eau plus longtemps. Pour déterminer la quantité optimale d’eau à fournir aux arbres, il est important d’adopter une approche scientifique et de prendre en compte toutes ces variables.

  • Que conseillez-vous aux agrumiculteurs ?

Je leur conseille, tout d’abord, de respecter l’itinéraire technique de leur culture d’une manière professionnelle et rigoureuse. En outre, je leur recommande d’établir un programme d’irrigation bien équilibré pour éviter l’accumulation d’eau, qui pourrait entraîner des niveaux élevés d’humidité. Un taux d’humidité élevé peut entraîner une foule de problèmes, tels que la prolifération de maladies et de parasites.

Il est donc crucial pour les agriculteurs de réguler la quantité d’eau que reçoivent leurs agrumes afin d’éviter que de tels problèmes ne se produisent. Une autre technique importante que les agriculteurs peuvent utiliser pour conserver l’eau et réduire la croissance des mauvaises herbes est l’irrigation au goutte-à-goutte.

En dernier lieu, j’encourage vivement les agrumiculteurs à participer aux sessions de formation qu’organisent divers instituts et organismes. Même les agriculteurs expérimentés peuvent tirer profit de l’apprentissage de nouvelles techniques et se tenir au courant des derniers développements dans le domaine.

Ces sessions de formation peuvent fournir aux agriculteurs les connaissances et les compétences nécessaires pour améliorer leurs pratiques agricoles, augmenter le rendement de leurs cultures et, en fin de compte, leurs profits.                   

 

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