Profitant de la tenue d’un match de volley-ball féminin opposant le club NRCO d’Oran et le RSST de Tlemcen, entrant dans le cadre de la mise à jour du championnat de nationale II, région Ouest, les dirigeants posent la question sur l’avenir de cette discipline.
«Le problème de notre équipe, c’est que nous n’avons pas d’infrastructures où nous pouvons nous entraîner et pour s’entraîner dans ce genre de salles (celle-ci est dite de la LOFA, un petit complexe réhabilité et rénové à l’occasion des Jeux méditerranéens) il faut désormais payer», déplore Nadir Allal, président du club NRCO qui, selon lui, n’a pas reçu de subventions de l’Etat depuis plus de deux ans.
«Nous sommes pourtant le seul club à disposer de toutes les catégories, dont les équipes seniors dames et hommes.» Conséquence, les garçons seniors ont déclaré forfait faute de moyens et cette journée de championnat a été elle-même auparavant reportée pour les mêmes raisons, selon lui.
Il faut savoir aussi que même pour jouer il faut payer 7 000 DA. «Nous avons en tout 150 athlètes et en même temps tout est devenu payant, y compris les créneaux d’entraînement et cela sans parler des dépenses habituelles liées à l’achat des équipements, au transport à l’hébergement... quand la situation l’exige».
L’équipe ne joue plus pour le titre mais juste pour le maintien. «Nous fonctionnons avec nos propres ressources et c’est par amour pour la discipline, sinon cela fait longtemps que nous aurions lâché», se désole-t-il encore tout en exprimant son étonnement sur le fait que cette régression n’interpelle personne.
Ancien conseiller sportif, actuellement en retraite, Houari Senhadji, le SG du club, évoque la période où son équipe était parmi les quatre meilleures en Algérie avec, cite-t-il, le MC Alger, le WA Tlemcen et l’équipe de Béjaïa.
Les moyens n’ont pas suivi et la situation laisse aujourd’hui à désirer. «Nous avons reçu une subvention de 600 000 DA mais la somme reste dérisoire par rapport aux besoins d’un tel club qui risque tout simplement de disparaître», constate-t-il avec dépit.
En tant que président de la ligue, Bouanani Boumediene est conscient du manque de moyens attribués à ce genre de discipline dont le niveau a chuté, ce qui s’est remarqué lors des Jeux méditerranéens.
Il existe selon lui 12 clubs de volley-ball à Oran mais tous ne disposent pas de toutes les catégories et les mieux nanties ne disposent pas de l’une ou de l’autre des catégories seniors même si leur équipe évolue en nationale I.
Les équipes d’El Hamri, Ain El Türck, Es-Sénia et Arzew restent les plus en vue. «Les seniors garçons de Hassi Bounif ont déclaré un forfait général à cause des moyens», fait-il remarquer pour rappeler que les moyens vont en général plus souvent vers le football même si les résultats ne suivent pas en se contentant de jouer le maintien et que pas assez d’intérêt est accordé aux autres disciplines des sports collectifs.
Pour lui, l’Etat a construit des salles pour élever le niveau mais les prix pratiqués peuvent constituer un véritable handicap pour certains clubs. Le fait d’exiger de jouer les matchs dans des salles homologuées et donc plus coûteuse contribue aux difficultés rencontrées par certains clubs.
Même son de cloche concernant le manque de moyens chez Rachida Benmansour, présidente du RSST de Tlemcen. «Nous sommes une exception pour la catégorie senior dames à Tlemcen et quand nous avons créé ce club que nous avons dénommé Renaissance, nous voulions justement faire revivre cette discipline chez les femmes», explique-t-elle en précisant que pour ce déplacement, il a fallu faire appel à la générosité d’une personne résidant à Alger.
Là aussi, il s’agit d’une subsistance grâce aux moyens personnels, quitte à s’endetter. L’équipe a réalisé de bons résultats l’an dernier. Pour elle, «les filles sont dévouées pour ce sport et c’est pour cela que nous n’avons pas le droit de renoncer et de leur dire : on arrête». Son équipe a gagné le match ce jour-là.