Visite du dirigeant nord-coréen en Russie : Sous l’œil vigilant de Washington

13/09/2023 mis à jour: 00:31
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Les discussions entre les deux dirigeants porteront sur un éventuel contrat d’armement - Photo : D. R.

La semaine dernière, elle a mis en garde Pyongyang contre toute vente d’armes à la Russie, en soutien de sa guerre en Ukraine. Cela n’améliorera pas «l’image» de la Corée du Nord et «ils en paieront le prix au sein de la communauté internationale», a déclaré le conseiller à la Sécurité nationale, Jake Sullivan.

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un est arrivé, hier, en Russie, pour une rencontre avec le président russe Vladimir Poutine. Les deux hommes doivent notamment parler de «sujets sensibles» dans les jours à venir, selon le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, cité par l’agence russe Ria Novosti. «En bâtissant nos relations avec nos voisins, y compris la Corée du Nord, l’important pour nous est l’intérêt de nos deux pays, et pas les mises en garde de Washington», a-t-il soutenu. Washington craint que Moscou s’approvisionne en armes, pour ses opérations militaires en Ukraine, auprès de la Corée du Nord. Le président Poutine se trouve à Vladivostok pour un forum économique annuel qui s’achève aujourd’hui. Soumis à des sanctions internationales pour son programme d’armement nucléaire, Pyongyang a régulièrement démenti fournir des armes à la Russie.

Début septembre, Washington a assuré que Pyongyang, malgré ses démentis, a fourni des roquettes d’infanterie et des missiles à la Russie en 2022, destinés au groupe paramilitaire privé Wagner. Sachant qu’en juillet 2022, le pays a reconnu  comme États indépendants les républiques de Donetsk et de Louhansk sous contrôle pro-russe. Un rapport de l’Onu a souligné, en 2022, le rôle d’un diplomate nord-coréen à Moscou pour se procurer des technologies de missiles balistiques et même tenter d’obtenir trois tonnes d’acier pour le programme de sous-marins nord-coréen. Alliée historique de la Corée du Nord, la Russie est un soutien majeur de ce pays isolé sur le plan international.

Liens historiques

Les relations entre Pyongyang et Moscou remontent à la fondation même de la Corée du Nord, en 1948. A la fin des années 1940, l’URSS a fourni à Pyongyang les armements qu’elle a utilisés durant la guerre de Corée (1950-1953).

Mais l’Union soviétique a réduit ses financements lorsque Pyongyang a commencé à chercher une réconciliation avec Séoul dans les années 1980. Et sa chute, en 1991, a lourdement frappé la Corée du Nord.

En 2000, le premier Sommet entre la Fédération de Russie et la Corée du Nord débouche sur une déclaration commune pour la coopération économique et les échanges diplomatiques.

La signature d’un accord entre V. Poutine et Kim Jong Il, décédé en 2011, père et prédécesseur de Kim Jong Un, relance les relations. Ce dernier, alors en quête d’appuis face à l’impasse sur le nucléaire avec Washington, effectue sa première visite officielle en Russie, en 2019.

Le dirigeant de la Corée du Nord soutient l’intervention russe en Ukraine, y compris selon Washington en fournissant des roquettes et des missiles.

En juillet, V. Poutine a salué la Corée du Nord pour son «ferme soutien à l’opération militaire spéciale contre l’Ukraine», dans un discours lu à Pyongyang par son ministre de la Défense, Sergueï Choïgou. Les discussions entre Pyongyang et Moscou sur un «éventuel contrat d’armement progressent activement et au plus haut niveau», a averti la Maison-Blanche le 4 septembre.

La semaine dernière, elle a mis en garde Pyongyang contre toute vente d’armes à la Russie, en soutien de sa guerre en Ukraine.

Cela n’améliorera pas «l’image» de la Corée du Nord et «ils en paieront le prix au sein de la communauté internationale», a déclaré le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan.

Le mois dernier, Washington a sanctionné trois entités accusées de chercher à faciliter les ventes d’armes entre la Corée du Nord et la Russie.

Elles sont liées à un ressortissant slovaque déjà sanctionné par le Trésor américain, en mars dernier, pour avoir permis des ventes d’armes entre Pyongyang et Moscou, selon le département du Trésor.

Par ailleurs, la Chine a salué, hier, sa coopération avec la Corée du Nord. La Chine, qui partage quelque 1400 kilomètres de frontière avec la Corée du Nord, est le principal soutien politique et économique de Pyongyang.

Les relations entre les deux pays «se développent bien», a relevé devant la presse une porte-parole de la diplomatie chinoise, Mao Ning.

Les deux pays «approfondissent les échanges et la coopération dans divers domaines et promeuvent un plus grand développement des relations bilatérales», a-t-elle ajouté.

Le dirigeant nord-coréen s’est rendu en Chine, pour la dernière fois, en janvier 2019. Cinq mois plus tard, il recevait, à Pyongyang, son homologue Xi Jinping, pour la première visite d’un dirigeant chinois en Corée du Nord depuis 2005. 

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