Violences sexuelles infligées aux femmes palestiniennes : L’Algérie appelle à des enquêtes approfondies

13/03/2024 mis à jour: 19:05
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Photo : D. R.

Les violences sexuelles et les traitements cruels, inhumains et dégradants infligés aux femmes palestiniennes dans les territoires occupées par l’armée israélienne depuis le début de l’offensive sioniste contre Ghaza requièrent «des enquêtes approfondies» en toute diligence.

Le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies à New York, l’ambassadeur Amar Bendjama, a souligné cet impératif devant les instances onusiennes, appelant une nouvelle fois un cessez-le-feu immédiat à Ghaza pour mettre un terme à ces atrocités.

«Je tiens à souligner la position de principe de mon pays, l’Algérie, selon laquelle personne, homme ou femme, quelle que soit sa religion ou son origine, ne devrait endurer les horreurs des violences sexuelles» dans les Territoires palestiniens occupés, a déclaré M. Bendjama, qui a indiqué avoir pris note du briefing devant le Conseil de sécurité de la représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU sur la violence sexuelle dans les conflits, Pramila Patten.

Mme Patten a fait lundi l’exposé de son rapport sur sa récente mission en Israël et en Cisjordanie, précisant que celle-ci n’«était pas de nature investigatrice, mais visait à recueillir, analyser et vérifier des rapports sur les violences sexuelles commises en période de conflit», lit-on sur le site des Nations unies.

La représentante de l’ONU ne s’est cependant pas rendue dans la bande de Ghaza. L’ambassadeur Amar Bendjama a estimé qu’«il est impératif que des enquêtes approfondies sur des incidents de cette nature soient menées avec le plus grand sérieux et la plus grande diligence».

Il a, en outre, dit espérer que Mme Patten obtiendra l’autorisation de visiter de nombreux centres de détention où les droits humains des Palestiniens sont violés, avec plus de 3484 détenus administratifs emprisonnés sans procès.

«Sa présence (Patten, ndlr) dans la bande de Ghaza lui aurait permis de constater par elle-même l’ampleur des abus sexuels infligés aux Palestiniens par les forces d’occupation (…)», a-t-il enchaîné. Dans le même contexte, le représentant de l’Algérie à l’ONU a tenu à rappeler que les femmes palestiniennes ont subi, pendant des décennies, l’impact d’une agression incessante, subissant une discrimination et une violence indescriptible sur plusieurs fronts.

Il a aussi indiqué que la population palestinienne, et en particulier les femmes, «a été soumise à d’innombrables brutalités, violant l’essence même de leur humanité et de leur dignité».

Plus de 9000 femmes palestiniennes tuées par les israéliens

Cette situation critique, a-t-il déploré, «n’est cependant pas un phénomène récent. Elle a persisté tout au long de l’occupation, exacerbée par une politique de punition collective». Et d’ajouter : «La violence contre les Palestiniens, quel que soit leur sexe ou leur origine, n’est pas simplement un acte sporadique.

C’est une politique délibérée, perpétuée et même approuvée par les autorités d’occupation». Et les responsables «restent souvent protégés par l’impunité. Depuis 2001, malgré le dépôt de 1400 plaintes par des Palestiniens pour actes de torture, seules trois enquêtes pénales ont été ouvertes.

Etonnamment, aucune de ces enquêtes n’a abouti à une quelconque inculpation», a-t-il regretté. Il a fait savoir par ailleurs qu’«en 2022, lors d’un incident terrifiant, les autorités israéliennes ont qualifié l’ONG Défense internationale des enfants-Palestine d’entité terroriste après avoir dénoncé le viol d’une enfant palestinienne de 15 ans par les forces israéliennes».

Amar Bendjama a fait remarqué que sur les 31 000 Palestiniens tués par les forces d’occupation, plus de 9000 étaient des femmes. Il a en outre précisé que parmi les 72 000 blessés, 75% sont des femmes, et que sur les 7000 personnes disparues, 70% sont des femmes et des enfants. «Sur près de deux millions de personnes déplacées de force, la moitié sont des femmes (...)», a-t-il noté.

Evoquant les atrocités commises par l’occupant sioniste, M. Bendjama a indiqué que «des cas ont été rapportés où des femmes palestiniennes à Ghaza ont été gardées dans une cage sous la pluie et dans le froid, sans nourriture».

Pour lui, «ce que subissent les Palestiniens, en particulier les femmes, est un test décisif pour la crédibilité du droit international et du cadre mondial décrit dans les résolutions du Conseil de sécurité».

«Je conclus avec les paroles poignantes de Paula Gaviria Betancur, rapporteuse spéciale des Nations unies sur les droits des personnes déplacées internes, qui a déclaré, et je cite : ‘‘La communauté internationale doit abandonner l’illusion selon laquelle Israël respectera les principes du droit international humanitaire et des droits de l’homme dans ses opérations militaires.’’

Fin de citation.» «Il est impératif de mettre un terme à ces atrocités immédiatement, aujourd’hui avant demain. Cela nécessite l’imposition urgente d’un cessez-le-feu. Il n’y a pas d’alternative», a soutenu le représentant de l’Algérie à l’ONU.   

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