L’Entente de Sétif cultive le paradoxe. Sans moyens et le moindre sponsor sur le maillot estampillé pourtant de deux étoiles africaines, les gars de Aïn Fouara font fi des aléas et des tracasseries quotidiennes réalisent un bon score à Conakry, où certains facteurs, tels que le taux d’humidité, une difficile pelouse et une cascade de forfaits, ne plaidaient pourtant pas en faveur des partenaires de Daghmoum omniprésents et costauds mentalement.
En déjouant les pronostics, les Sétifiens prouvent qu’un match de football n’est pas une science exacte. Mus par une extraordinaire volonté et le désir de bien faire, les Sétifiens, solidaires et motivés, laissent passer l’orage de la première mi-temps marquée par des arrêts décisifs de Bouhalfaya disputant, à l’occasion, son premier match international. Les interventions du dernier rempart rassurent Kouki et ses troupes reprenant les débats avec de meilleures intentions et l’envie le défier le «mauvais sort».
Profitant de la sortie hasardeuse de Moussa Camara, le gardien adverse, le buteur ententiste, Kendouci, ouvre la marque (47’), inscrit son 5e but (toute compétition confondue), galvanise son équipe, remet en cause les plans des hôtes. Assommés par un but encaissé à un autre moment crucial de la confrontation, les Guinéens essayent de refaire leur retard, s’illustrent par un jeu dangereux sanctionné pour l’expulsion de Yakhouba Barry (68’). La supériorité numérique aurait pu permettre aux Ententistes de prendre le large et plier le match avec un score plus important.
Néanmoins, les ratages de Kendouci (60’) et Daghmoum (70’, 80’ et 90’) ont le moins que l’on puisse dire retardé l’échéance et sauvé Horaya d’un véritable naufrage. Notons que le mérite des Ententistes qui se sont déplacés avec une montagne de problèmes et sans une cohorte de joueurs (Djabou, Benayad, Motrani, Bekrar, Benbelaïd, Khedaïria, Ferhi, Larbi et Mohra) est grand. Réalisée dans des conditions difficiles, la performance mérite d’être mentionnée.
Calendrier oblige, les Sétifiens n’ont pas le temps de savourer cette victoire puisqu’ils pensent déjà à la prochaine empoignade devant les apposer aux Marocains du Raja de Casablanca vendredi au 5 Juillet à partir de 20 heures. En attendant, le onze sétifien regagnera aujourd’hui Alger, où il se mettra au vert jusqu’au jour «J»…
LE CAUCHEMARDESQUE SCÉNARIO DE 2014 EN MEMOIRE
Comme annoncé dans notre édition de jeudi, la formation sétifienne a entamé sa 9e participation à la phase des poules de la Ligue des champions sans le moindre sponsor. Un tel fait n’est pas passé inaperçu. Il a affecté les Sétifiens s’expliquant mal une telle situation.
Dire que les dirigeants d’hier et d’aujourd’hui ont frappé à toutes portes, en vain. Sollicitées, de grandes entreprises nationales ne donnent pas suite, refusent indirectement d’accompagner l’ES Sétif représentant pourtant les couleurs nationales. Faute de moyens, les Sétifiens sont obligés de perdre trois à quatre jours dans les aéroports et dans les correspondances (escales). Ne disposant pas d’un stade à la dimension de son histoire et de son standing, le seul club algérien détenteur de deux étoiles et d’une participation en Coupe du monde des clubs, est contraint d’émigrer et d’engager des dépenses supplémentaires à chaque rencontre à «domicile».
Au grand dam de ses milliers de fans. Comme l’histoire est un éternel recommencement, les Sétifiens qui ont disputé et gagné la LDC sans le moindre sponsor vont-ils être contraints une nouvelle fois de vivre le cauchemardesque scénario de 2014 ?