Vente-dédicace ce week-end du livre du neurochirurgien et musicien Mouloud Ounnoughène : De la musique pour… soigner !

11/05/2023 mis à jour: 18:01
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Comment la musique peut être utilisée comme traitement et influence positivement sur le cerveau ? Comment agit-elle sur l’esprit et le corps ? La musique comme thérapie ? Oui, et c’est prouvé par un neurochirurgien, de surcroît musicien, à savoir Mouloud Ounnoughène. Aujourd’hui, jeudi à 18h, aux Glycines, une conférence des bienfaits de la musique sur la santé est prévue. 

Dr Ounnoughène fera une vente-dédicace de son live apparu en janvier dernier La musique autrement, de la note à la thérapie, au éditions Dar Khettab. Demain, vendredi, il signera son livre au Salon du livre de Boudjima à Tizi Ouzou.  Il s’agit du cinquième ouvrage de l’auteur où il prouve à chaque fois que la vie sans la musique serait une erreur. La musique  présente une compétence cognitive qui mobilise plusieurs régions de notre cerveau. L’écoute et la pratique musicales sont susceptibles de «remodeler» le cerveau en créant de nouvelles connexions nerveuses et en modifiant ainsi la structure et la fonction du cortex. 

L’homme a longtemps cherché dans la musique, un moyen de soulager ses angoisses et traiter les vicissitudes qui rongent son for intérieur pour tenter de retrouver son équilibre mental. Pour Platon et Pythagore, cités dans cet ouvrage, la musique permet au corps et à l’esprit de maintenir une homéostasie et sa bonne santé. Et c’est prouvé dans toutes les ères. Ibn Sina (980-1073)  publie  un ouvrage intitulé Echiffa dans lequel il traite le thème de la musique. 

Avicenne a comparé les battements du cœur aux pulsations du rythme. «Dans son célébrissime  ‘el qanoun’ qui a influencé le monde médiéval occidental, Ibn Sina évoque les sentiments de pureté et d’élévation qu’induit la musique. Son canon de la médecine restera une référence du XIIe au XVIIe siècles, il sera entièrement traduit en latin entre 1150 et 1187 par Gérard de Crémone.» 

Puis arrive l’effet Mozart. Dans un autre chapitre de ce livre, Mouloud Ounnoughène traite l’angle de musique symphonique occidentale. Il évoque un concept un peu controversé, il concerne «l’effet Mozart». «Ce mot à la mode a été hypermédiatisé en Occident. C’est au fait l’idée selon laquelle les bébés et les enfants qui écoutent la musique de Mozart deviendraient plus intelligents. Ce concept s’est même étendu aux adultes», lit-on. 

Recherches 

Une preuve scientifique : en 1993, la revue scientifique Nature popularise cet effet Mozart. C’est au fait le résultat du travail des psychologues Francis Rausher et Gordon L. Shaw de l’université de Californie d’Irvine ; cette équipe a démontré que l’écoute de la sonate pour 2 pianos en ré majeur de Mozart, KV 448 augmenterait les habilités spatiales des jeunes participants de l’étude. 

L’expérience a été réalisée chez 36 jeunes étudiants et pas chez des enfants. Elle a porté sur une écoute de 10 minutes. La musique est un langage complexe, le décodage de ses différents éléments fait intervenir des structures cérébrales particulières. A chaque aire ou partie du cerveau, incombe une fonction déterminée dans le traitement des éléments musicaux, explique l’auteur dans son chapitre sur le langage de la musique. 

Des chapitres qui décortiquent le rythme et la chronobiologie, l’ethos de la musique grecque antique et surtout la thérapie musicale aux temps anciens, d’Al Farabi jusqu’à Al Urmaoui pour arriver au traitement neuronal de la musique et la plasticité cérébrale. Dans ce chapitre, l’auteur explique comment l’écoute et l’appréciation de la musique met en branle plusieurs compartiments de notre cerveau. La symphonie neuronale sera induite par l’alchimie subtile des différentes sonorités rappelant la complexité du fonctionnement de notre cerveau. 

Dès lors qu’il s’agit d’une chanson connue ou d’une musique rythmée, plusieurs aires du cerveau seront sollicitées pour «disséquer» ce morceau. L’analyse débute dans les lobes frontaux et pariétaux et dans le cervelet (rythme). Quand la musique est entraînante, la région de la frontale ascendante ou l’aire motrice trépigne d’impatience et s’active. Dès que l’on perçoit un rythme, on sera malgré nous amené à battre la mesure avec le pied ou interpréter le rôle d’un chef d’orchestre aimanté par une baguette. Les variations de tonalités sollicitent également le cervelet qui s’interconnecte avec le lobe préfrontal qui est incriminé dans des fonctions exécutives en partenariat avec d’autres aires temporales. 

Autisme 

Quand la musique est familière, l’hippocampe (structure phare de la mémoire, située dans le creux du lobe temporale), est interrogé. Et puis dans l’ouvrage, tout un chapitre est réservé aux autistes. Il est utile, selon l’auteur, et même recommandé d’accompagner l’enfant autiste dans son protocole de soins par une pratique musicale régulière et adaptée. L’exercice musical, le plaisir esthétique et l’émotion qui en découleront de cette activité «allumeront» davantage d’autres aires cérébrales par une reconnexion plus efficiente. 

Et aussi, très utile de savoir que les fonctions cognitives de l’alzeihmérien sont stimulées par une activité musicale régulière et ce, malgré une réserve neuronale hippocampique amoindrie. 

En définitive, la musique est un esperanto d’émotions qui agit comme un révélateur de nos états d’âme enfouis. Il n’est jamais trop tard pour apprendre, apprécier ou découvrir la passion de la musique, recommande l’auteur et médecin. 

 

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