Université Hadj Lakhdar de Batna : Première soutenance de doctorat en tamazight

18/05/2023 mis à jour: 02:42
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Une soutenance de doctorat en tamazight a été organisée mardi 16 mai à la salle des conférences de la faculté de la langue et des lettres arabes à l’université Hadj Lakhdar de Batna. 

C’est ce qu’on a appris auprès de Salim Guettouchi, enseignant chercheur à la même université. «Organisée par le département de langue et culture amazighes, cette activité scientifique, la première de son genre à l’université Hadj Lakhdar, n’a pas manqué de drainer un grand public universitaire. 

En effet, ils étaient nombreux parmi les étudiants, les enseignants et même certains responsables de facultés à venir assister, en cette matinée à cette première thèse organisée dans ce département qui fête cette année son 10e anniversaire», a révélé M. Guettouchi. L’activité a été rehaussée également par la présence du recteur de l’université, ce qui a transformé, pour ainsi dire, cette soutenance en un véritable événement dont le héros du jour n’est autre que son auteur,  Abdelhamid Lounissi. 

«Ce jeune doctorant de Tkout -village du massif auressien - qui a fait néanmoins toutes ses études de graduation à l’université Abderrahmane Mira de Béjaia, a présenté à l’occasion une thèse assez intéressante intitulée «Les greniers collectifs dans la région des Aurès». L’auteur y fait une analyse statistique, descriptive, mais aussi historique de ces importants édifices que les Auressiens élevaient jadis sur les crêtes et les collines pour amasser et cacher leurs provisions», a ajouté notre interlocuteur.  M. Guettouchi ne manque de préciser que pour Abdelhamid Lounissi, «ces greniers sont d’une importance indéniable pour la société chaouie traditionnelle, notamment dans l’Ighzer Amellal et l’Ahmar Khaddou où les tribus menaient, pour la plupart, une vie semi-sédentaire. 

Les habitants de ces régions, où foisonnent d’ailleurs ces granges en pierre, s’en servaient pour prévenir l’avenir et se prémunir ainsi contre les périodes de sécheresse et de famine». 

Et de préciser que selon les membres de jury qui ont eu à débattre et évaluer le travail du doctorant, cette thèse est assez originale, car, depuis les travaux de Germaine Tillon et Mathéa Gaudry dans les années 30 du siècle dernier, aucun universitaire algérien ne s’est intéressé aux habitats et autres édifices traditionnels dans la région des Aurès. «Il était temps donc de s’approprier la recherche dans ce domaine pour rendre compte de tous les aspects urbains, anthropologiques et culturels du patrimoine matériel algérien», affirme Salim Guettouchi. 

Les membres de jury n’ont pas manqué d’ailleurs de féliciter le doctorant pour toutes les informations qu’il a apportées, notamment sur le code coutumier relatif à la gestion des greniers collectifs, mais aussi pour l’effort consenti pour rédiger une thèse intégrale en langue amazighe. Nous saurons que d’autres soutenances seront organisées incessamment puisqu’ils sont aujourd’hui 27 doctorants à préparer leurs thèses dans ce département.   
 

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