Une trêve humanitaire temporaire en vigueur depuis hier matin : Le monde découvre l’ampleur de la barbarie israélienne à Ghaza

25/11/2023 mis à jour: 10:54
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Dans le nord de Ghaza, l’armée israélienne a causé des destructions massives

Destructions massives et catastrophe humanitaire. Le monde découvre depuis hier, premier jour de la trêve temporaire entrée en vigueur à 7h, heure locale (5h GMT), l’ampleur des dégâts causés par l’agression barbare israélienne à Ghaza. 

Les premières images montrent les effets dévastateurs des attaques intenses et ininterrompues menées durant 48 jours par l’armée de l’occupation, tuant plus de 14 000 civils palestiniens, dont 6150 enfants et plus de 4000 femmes. Le nord de l’enclave palestinienne est réduit en champs de ruines. 

Cette apocalypse est découverte dès les premières heures de la trêve, par des centaines de milliers de déplacés palestiniens qui ont commencé, selon des agences de presse, à regagner leurs quartiers pour s’enquérir de leurs proches et voir leurs maisons désertées depuis le début de l’agression israélienne. 

Parmi les zones ayant subi des destructions généralisées, figurent les villes de Beit Hanoun, Beit Lahia et Jabalia (nord), les quartiers d’Al Rimal, Tal Al Hawa, Sheikh Ajlin et les environs du complexe médical d’Al Shifa dans la ville de Ghaza. Sur les lieux, les équipes de secours tentent d’extraire des corps des décombres. 

Dans les régions du nord, notamment autour de l’hôpital indonésien de la ville de Jabalia, l’armée de l’occupation a causé des destructions massives après avoir pris d’assaut l’hôpital et bombardé ses environs, avec un grand nombre d’obus au cours de la nuit du jeudi à vendredi. Selon le directeur général du ministère de la Santé de Ghaza, Mounir Al Bursh, «l’occupation a violemment bombardé l’hôpital indonésien la nuit dernière.

 Ses chars et ses bulldozers ont également démoli ses murs». «Le char est entré dans le bâtiment principal de l’hôpital après avoir détruit sa porte, démoli l’un de ses murs et ouvert le feu sur les patients et le personnel médical, ce qui a entraîné la mort d’une femme blessée», déplore-t-il. Ce responsable souligne également que toutes les rues entourant l’hôpital indonésien ont été détruites par les chars. 

Au complexe médical d’Al Shifa, les forces de l’occupation se sont retirées hier, environ 10 jours après l’avoir attaqué et y avoir détruit, notamment, les générateurs électriques et l’équipement médical, en plus des pompes à oxygène. Selon l’agence palestinienne Wafa, le calme prudent et temporaire observé, dans la journée d’hier dans la Bande de Ghaza n’a pas apaisé la colère de ces déplacés. «Les citoyens déplacés dans le sud de la Bande de Ghaza ont exprimé leur enthousiasme à l’annonce de cette trêve, car elle offre une opportunité de mettre fin au génocide. 

 

Grande frustration 

Mais ils ont exprimé aussi leur frustration, parce que cela ne leur donne pas la possibilité de retourner chez eux, dans la partie nord de l’enclave», écrit le média en donnant la parole à des citoyens contraints à l’exode. «Pour moi, le plus important dans cette trêve est de pouvoir retourner dans la ville de Ghaza pour découvrir ce qui est arrivé à ma mère, mon frère et mes deux nièces. Ils sont, depuis le 9 octobre, sous les décombres après le bombardement de notre maison. 

Personne n’a pu les récupérer ni les secourir», déclare Iyad Al Atrash, cité par Wafa. Une femme, qui s’est identifiée comme «Om Khaled», a déclaré qu’elle était frustrée de ne pas pouvoir aller vers le Nord pour obtenir ce dont elle avait besoin. «j’ai préparé une liste comprenant du sel, de la levure, de la farine, des légumineuses, de l’huile d’olive, des vestes d’hiver et bien plus encore», déclare-t-elle. 

Cette dernière souhaite retrouver son fils, nouvellement marié, sa femme enceinte, ses deux filles et leurs enfants. «Depuis deux semaines, les informations sont coupées, et nous ne savons pas s’ils sont vivants ou morts. Nous ne savons pas si notre maison a été détruite ou non», lance-t-elle. Les personnes interrogées par Wafa ne cachent pas, cependant, leur frustration et leur inquiétude de ne pas pouvoir regagner de sitôt leurs foyers et leurs quartiers dans le nord de la Bande de Ghaza. 

Car, à la veille de l’entrée en vigueur de cette trêve, l’armée de l’occupation les a mis en garde. «La guerre n’est pas encore terminée, la trêve humanitaire est temporaire et le nord est une zone de guerre dangereuse où il est interdit de circuler», affirme l’armée israélienne. Elle demande également à la population déplacée «de rester dans la zone humanitaire dans le Sud et ne pas se diriger vers le Nord». 

Outre les préoccupations des civils palestiniens, les agences humanitaires espèrent profiter de la pause dans les attaques pour intensifier les livraisons d’aide à l’enclave assiégée.

Dans cette zone, les pénuries de nourriture, de carburant, d’eau potable et de médicaments se sont aggravées ces dernières semaines et les agences des Nations unies ont mis en garde contre des épidémies. «Certaines parties du nord de Ghaza sont dépourvues d’aide extérieure depuis des semaines. Dans ces zones, aucun des hôpitaux ne fonctionne normalement en raison des bombardements et du manque de carburant. 

Dans le sud, seuls huit des onze établissements sanitaires sont fonctionnels et un seul d’entre eux peut réaliser des opérations chirurgicales complexes», affirme le bureau humanitaire des Nations unies (OCHA). 
 

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