Une année d’attente de son agrément : Renault Algérie vise une activité prolifique

27/02/2025 mis à jour: 21:51
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Photo : D. R.

Prête à l’exploitation depuis 2024, l’usine Renault Algérie Production (RAP) n’a toujours pas obtenu son agrément. Une année durant laquelle la division algérienne de la marque au losange tablait sur un volume de production important devant répondre à une partie de la demande du marché.

Depuis son implantation en Algérie en 2014, avec l’ouverture de l’usine de Oued Tlélat à Oran, Renault a toujours été un acteur majeur du marché automobile où il a trôné sur le podium des ventes automobiles année après année.

Depuis la relance de l’activité automobile en 2023, le constructeur s’est plié aux nouvelles dispositions réglementaires qui régissent l’activité automobile, comme annoncé par la direction de la marque en Algérie.

Pour répondre aux nouveaux défis de la scène automobile, Renault Algérie Production (RAP) a suivi tout un processus pour la mise en conformité de son usine. Ces nouvelles normes révisées par décision gouvernementale, introduites dans le cadre du cahier des charges pour l’industrie automobile, visent à promouvoir le développement de l’industrie locale et à encourager la production nationale.

«Malgré les travaux réalisés en 2023 qui ont coûté 15 milliards de dinars pour mettre l’usine, à l’arrêt depuis 2020, en conformité avec le nouveau cahier des charges, Renault n’a toujours pas reçu son agrément des services du ministère de l’Industrie», comme l’a annoncé le directeur général de Renault Algérie (RAP), Rémi Houillons. L’usine de Renault, initialement conçue pour être un pilier de la production automobile en Algérie, vise des ambitions prometteuses pour l’avenir. L’objectif est de produire, dès sa reprise, jusqu’à 75 000 véhicules par an. 

Ambitions

La mutation du secteur et les enjeux du marché des quatre roues imposent la condition de renouveler et diversifier l’offre, notamment après que le secteur a été frappé par un sevrage pendant plusieurs années. C’est dans ce sillage que RAP comptait introduire en production de nouveaux modèles pour répondre à une demande croissante sur le marché algérien.

Cela sans négliger l’intégration d’un tissu de sous-traitants local, comme l’a annoncé récemment le directeur de la marque Hichem Nacer Bey. Ces prévisions du constructeur ne se limitent pas à un simple effet d’annonce.

Car, si l’on s’attarde sur les bilans d’activité du constructeur s’étalant entre les périodes de 2014 jusqu’à 2020, la marque au losange avait réalisé une montée en puissance avec un volume de vente atteignant un record de 80 000 véhicules en 2018, fabriqués en SKD/CKD. Période durant laquelle, le constructeur se hissait en haut du podium des ventes automobiles, notons-le, dans un marché caractérisé par sa compétitivité et son offre diversifiée.

D’autant plus que Renault ne devait pas faire table rase du passé mais réajuster son usine selon les nouvelles exigences. Des opérations qui nécessitent d’opérer des modifications sur ses lignes de productions. Avec un taux d’intégration de 10% dès le départ, tel qu’il est mentionné dans le nouveau cahier des charges, l’usine pourrait redémarrer sur les chapeaux de roues.

Les retards cumulés pour la reprise de l’activité chez Renault Algérie ont fait que l’entreprise se retrouve aujourd’hui confrontée à des difficultés financières générées par des dépenses sans retour sur investissement.

Sur un plan plus large, cela a entraîné, par ricochet, une diminution des opportunités d’emploi dans le secteur et une stagnation de la croissance économique locale qui aurait pu être stimulée par une industrie automobile localisée. Sans compter sur les éventuelles perspectives qui se dégagent pour des partenariats fructueux avec des opérateurs locaux et des centres d’apprentissage.

L’histoire

Malgré les défis persistants, Renault reste déterminé à sécuriser sa position sur le marché algérien. Car Renault est l’Algérie, c’est une histoire, rappelons-le, qui tient ses racines depuis un siècle. Pour l’histoire, la marque fait sa première présence en Algérie en 1922, comme étant le premier constructeur automobile à s’être installé, avec la création de la SADAR (Société algérienne des automobiles Renault) qui était chargée de diffuser les véhicules de la marque au losange.

La construction de la première usine a été implantée à Alger (Maison carrée à El Harrach). Le 6 février 1961, la première voiture (Dauphine), made in Algeria, sort de l’usine avec une production de près de 50 unités/jour. En 1970, la marque au losange couvrait 80% du marché de voitures particulières dans le pays. Le constructeur était aussi le premier à se manifester pour un projet d’usine dans le pays en 2012. A l’heure actuelle, une décision se fait attendre de la part des autorités algériennes.

Si reprise il y a, la société Renault envisagerait d’introduire des véhicules plus modernes. Dans ce sillage, le directeur de la marque en Algérie, Hichem Nacer Bey, se laissera aller à quelques confidences en indiquant : «Une fois les autorisations en notre possession, nous allons proposer des modèles populaires tels que les nouveaux Dacia Stepway, Duster, Logan, Mégane berline, Captur et Master.»     
 

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