Ukraine : Lula suggère une médiation conjointe avec la Chine et les Emirats

17/04/2023 mis à jour: 08:01
AFP
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En Chine, le président brésilien a accusé Washington d’«encourager la guerre» en Ukraine - Photo : D. R.

Lula a dit avoir déjà discuté de son initiative avec le président américain, Joe Biden, le chancelier allemand, Olaf Scholz, le président français, Emmanuel Macron, et des dirigeants de pays d’Amérique du Sud.

Le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, a indiqué hier avoir discuté avec la Chine et les Emirats arabes unis d’une médiation conjointe dans la guerre entre la Russie et l’Ukraine, accusant les Etats-Unis et l’Europe de prolonger le conflit. Lula s’exprimait au cours d’une conférence de presse à Abou Dhabi au terme de visites officielles aux Emirats et en Chine, souhaitant que ces deux pays et d’autres rejoignent un «G20 politique» pour tenter de mettre fin à la guerre déclenchée par l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022.

La guerre a été provoquée par «des décisions prises par deux pays», a jugé le président brésilien. «Le président Poutine ne prend aucune initiative pour arrêter la guerre. (Le président Volodymyr) Zelensky d’Ukraine ne prend aucune initiative pour arrêter la guerre», a déclaré Lula, s’exprimant par l’intermédiaire d’un traducteur officiel. «L’Europe et les Etats-Unis continuent de contribuer à la poursuite de la guerre. Alors ils doivent s’asseoir autour de la table et dire : ‘‘Ça suffit’’».

En Chine, le président brésilien avait accusé Washington d’«encourager la guerre» en Ukraine. Lula a dit avoir suggéré au président des Emirats arabes unis, cheikh Mohammed ben Zayed Al-Nahyane, et au président chinois Xi Jinping, la création d’un groupement de pays qui aurait pour mission de jouer les médiateurs.

«Le G20 a été formé pour renflouer l’économie mondiale qui était en crise», a déclaré Lula. «Maintenant, il est important de créer un autre type de G20 pour mettre fin à cette guerre et établir la paix. C’est mon intention et je pense que nous réussirons.» «Hier, j’ai parlé au Cheikh de la guerre. J’ai parlé à Xi Jinping de la guerre. Et je pense que nous sommes en train de rencontrer un groupe de personnes qui préfèrent parler de paix plutôt que de guerre. Et donc je pense que nous allons réussir.»

Lula a encore dit avoir déjà discuté de son initiative avec le président américain, Joe Biden, le chancelier allemand, Olaf Scholz, le président français, Emmanuel Macron et des dirigeants de pays d’Amérique du Sud. Lula, qui devait rentrer au Brésil hier, a déclaré que sa délégation avait signé des accords d’une valeur de 10 milliards de dollars en Chine.

Il était arrivé samedi aux Emirats après sa visite de deux jours en Chine, où le dirigeant brésilien revenu au pouvoir en janvier après deux mandats entre 2003 et 2010, a affirmé que le Brésil était «de retour» sur la scène internationale, et espère jouer le rôle de médiateur dans la guerre déclenchée par la Russie contre l’Ukraine.

A l’inverse de plusieurs puissances occidentales, la Chine et le Brésil n’ont jamais imposé de sanctions financières à la Russie et tentent tous deux de se positionner en tant que médiateurs. Les Emirats ont également adopté une position neutre à l’égard du conflit, et attiré un grand nombre d’hommes d’affaires russes fuyant l’impact des sanctions occidentales, en particulier à Dubaï, important centre financier.

Le riche pays du Golfe est le deuxième plus grand partenaire commercial du Brésil au Moyen-Orient, selon l’agence officielle WAM. Les échanges entre les deux pays, hors produits pétroliers, se sont élevés à plus de 4 milliards de dollars en 2022, en hausse de 32% par rapport à l’année précédente.

Ils ont conclu samedi une série d’accords en matière de lutte contre le changement climatique et de biocarburants. Les deux pays ont indiqué, dans un communiqué commun, que les deux dirigeants avaient évoqué des sujets tels que le commerce, la technologie, la défense, l’aviation et la sécurité alimentaire.

Les accords annoncés prévoient notamment une coopération en matière de lutte contre le changement climatique et que la raffinerie Mataripe, contrôlée par les Emirats arabes unis et située dans le nord-est du Brésil, investira jusqu’à 2,5 milliards de dollars dans un projet de biodiesel dans la région. Les Emirats arabes unis doivent accueillir en décembre à Dubaï le sommet climat de l’ONU et le Brésil est candidat à l’organisation de l’édition 2025.

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