Trump, le nouveau chantre du colonialisme

14/04/2025 mis à jour: 23:29
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Comment l’Amérique a-t-elle fait pour mettre à sa tête un monstre froid comme Donald Trump ? On répondra que c’est la démocratie. En 1933, Adolph Hitler était arrivé au pouvoir par la voie des urnes. Il avait mis l’Europe à feu et à sang. L’actuel locataire de la Maison-Blanche a lui aussi été élu par le peuple américain.

Deux mois et demi seulement après sa prise de fonction, il a plongé l’économie mondiale dans le chaos. Durant son premier mandat, un général américain, qui était à l’époque son conseiller militaire, avait révélé plus tard que Trump est un fasciste. Un homme de son acabit, le génocidaire Benyamin Netanyahu, a élu domicile à Washington depuis quelques jours. En sa présence, et lors d’une conférence de presse, le président américain a développé un discours qui fait froid dans le dos, révélant des ambitions colonialistes qu’aucun autre président américain n’a jamais osé dans l’histoire des Etats-Unis.

Il est, en effet, revenu sur son projet criminel pour Ghaza disant, sans fioriture, que l’Amérique va «occuper» Ghaza et éparpiller ses 2 400 000 habitants à travers le monde. Bien entendu, le Premier ministre israélien, qui était à côté de lui, jubilait, annonçant que «la bonne nouvelle», selon lui, sera bientôt concrétisée. L’Israélien ne pouvait espérer un tel projet qui le conforte et l’encourage dans son expansionnisme.

En effet, la droite israélienne exerce des pressions terribles pour l’annexion de la Cisjordanie, et qui est déjà en cours. Les colonies de peuplement se développent. Non contents du fait accompli, les colons israéliens multiplient les attaques contre les villages palestiniens isolés et brûlent les récoltes des paysans pour les obliger à fuir et quitter leur terre ancestrale, sous la protection de l’armée israélienne qui ne réagit même pas quand des Palestiniens sont assassinés, y compris dans leurs domiciles.

Malheureusement, le peuple palestinien, femmes et enfants, vit un enfer jamais vu. Israël agit à sa guise, massacrant les innocents en toute impunité. La communauté internationale observe passivement, multipliant certes les condamnations d’Israël ; sans plus, alors que l’opération d’extermination des Palestiniens se poursuit et se banalise même. Même les pays arabes paraissent tétanisés alors que certains d’entre eux, qui ont noué des relations diplomatiques avec l'entité sioniste, ont la possibilité d’exprimer leur désaveu et leur colère en rappelant au moins leurs ambassadeurs ou chargés d’affaires.

Il n’en est rien. Rony Brauman, membre fondateur et ancien président de Médecins sans frontières, n’a pas caché son amertume, mardi, lors d’une interview à France 24. Il relève que l’Europe a les moyens d’agir concrètement contre Israël. Or, les pays européens se contentent de parler sans agir. Ils n’osent pas s’attaquer à Israël de peur d’être accusés d'antisémitisme.

Une accusation que brandit ce dernier pour critiquer et culpabiliser ceux qui osent dénoncer ouvertement ses crimes et sa campagne d’extermination du peuple palestinien. Pour nettement moins de violations des droits humains, des sanctions politiques, économiques et financières ont été imposées à une quarantaine de pays, comme la Russie, par exemple, pour avoir déclenché une guerre contre l’Ukraine. Brauman a considéré que ce qui se passe à Ghaza est «le plus grand massacre humanitaire de l’histoire», accusant l’Europe d’adopter une démission totale alors que Ghaza est devenue un «camp de concentration».

La France et la Grande-Bretagne ont déclenché sans raison et sans justification valables une guerre contre la Libye, un Etat souverain, et qui a abouti à la mort violente de son leader, Maâmar El Gueddafi. Certes, il y avait des reproches à faire au régime libyen qui avait créé des problèmes condamnables, mais pas au point de lui faire subir ce qu’il a subi. 
Or, Israël est un réel Etat terroriste qui agresse continuellement ses voisins, comme le Liban et la Syrie, et pourrait entraîner tout le Moyen-Orient dans une guerre généralisée, faisant planer du coup une menace sérieuse pour l’économie mondiale, si l’on connaît cette région pour ses immenses richesses pétrolières et gazières nécessaires à toute la planète.

Qui peut dire où et quand s’arrêteront l’expansion et les agressions d’Israël, un pays marqué par «un caractère immonde», pour reprendre l’ancien président de Médecins sans frontières, surtout que Trump est là pour lui prodiguer ses encouragements et lui fournir les bombes les plus sophistiquées avec l’argent du contribuable américain. Les USA n’ont jamais lésiné sur les moyens militaires mis gracieusement à la disposition d’Israël.

Mais avec Trump, ils sont devenus une menace pour toute l’humanité. L’homme imprévisible et qui n’a aucun respect pour le monde entier est devenu une bombe à retardement. D’ores et déjà, il menace ouvertement de conquérir «par tous les moyens», dit-il, son voisin canadien qu’il veut rattacher à l’Amérique, ainsi que le Groenland et le Canal de Panama. Jusqu’où ira-t-il ? Il a donné un blanc-seing à Israël qui ne parle que le langage guerrier et dont le lexique ne comporte pas le mot paix. Peut-être que cette paix viendra un jour de l’intérieur d’Israël.

Un courant, encore minoritaire certes, commence à se développer en faveur de la coexistence de deux Etats, Israël et la Palestine. Entre-temps, Netanyahu et sa clique de fascistes très choyés par Victor Orban de Hongrie n’ont pas honte de souiller la mémoire des 6 millions de juifs exterminés par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale. Assurée d’une totale immunité, cette clique poursuit son horrible besogne face à un Antonio Guterres qui se bat seul contre le «champ de la mort» qu'est devenue Ghaza. Il n’est pas découragé pour autant même si pour l’instant il prêche dans le désert.

 

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